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Benjamin Brocks

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Benjamin Brocks

le magnétisme de l'image

Je reçois une invitation de ce photographe à venir visiter ses espaces. J'y vais. Je m'attarde. La visite est fructueuse, il y a des trésors. On en reparlera. Brocks est né en 1977. Il vit à Rostock, en Allemagne. Il excelle à envisager le regard des femmes. Je le trouve remarquable dans l'art de sculpter ses noirs sur fond blanc. Orfèvrerie sauvage et patiente, patience et sauvagerie intimement mêlées. Il a le sens du contraste. Une force mesurée, une grande habileté. C'est un portraitiste dans l'âme, il aime le regard de son modèle. S'il y a un grain de folie chez l'autre, il faut pleuvoir dessus, adroitement, il aime encourager la singulairté et il l'absorbe merveilleusement. Il y a chez lui une quête du fantôme ou d'un fantôme, d'un spectre féminin et, en même temps, une attention chaleureuse portée à celle dont il capture l'image. Il a des gros plans fabuleux, attendrissants, charmants, troublants ou inquiétants et qui donnent l'impression de saisir le lointain qui vit en l'autre, qui donnent l'impression d'approcher le songe de l'autre, des volutes de son monde intérieur. Il ne s'oppose pas à un peu de cinoche, il est convaincant dans sa capture de la composition : celle, par exemple, de la femme tourmentée ou en crise existentielle mais je le crois supérieur dans sa quête d'une vérité intime, nue, à l'écart de tout scénario, je le crois doué pour la saisie du silence mystérieux de l'autre, pour l'entrée en résonance, fut-elle furtive, de la curiosité de son regard avec les étincelles, les lueurs, les halos produits par un modèle. Comme rien n'échappe à Nicole Fily et François Rommens, Brocks est aussi sur Sensual Photography, espace que je visite et commente régulièrement.

https://www.facebook.com/BenjaminBrocks.Bphotoworks

http://www.fotocommunity.de/fotograf/bphotoworks/fotos/1407520 

http://500px.com/bphotoworks

Le site de Sensual Photography :

http://www.sensual-photography.eu/

Mon espace Sensual Photography :

http://denyslouiscolaux2.skynetblogs.be/sensual-photography-vivier-d-artistes-photographes/

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Musée microscopique de la Photographie

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GRANDS PIONNIERS

Eugène Atget, photographe français, 1857-1927. "On se souviendra de lui comme d'un historien de l'urbanisme, d'un véritable romantique, d'un amoureux de Paris, d'un Balzac de la caméra, dont l'oeuvre nous permet de tisser une vaste tapisserie de la civilisation française". (Berenice Abbott, immense photographe américaine).

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http://www.tumblr.com/tagged/eug%C3%A8ne%20atget?language=fr_FR

http://expositions.bnf.fr/atget/

http://expositions.bnf.fr/atget/arret/01.htm

Lewis Wickles Hine, (1874-1940) grand photographe américain à l'approche sociologique et progressiste, sa volonté est de "montrer des choses qui doivent être corrigées" (l'exploitation des enfants dans le travail). Il cherche à montrer à l'Amérique ses problèmes sociaux. Il est à la fois témoin et esthète.

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Elizabeth Alice Austen, photographe américaine ("Staten Island photographer"), 1866-1952. La seconde photographie est un autoportrait. Lien utile : http://aliceausten.org/

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Ansel Adams, photographe, humaniste, paysagiste, esthète et écologiste américain, 1902-1984

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Musée microscopique de la Photographie

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Grands Pionniers

Ottomar Anschütz est un inventeur polonais, un photographe et un pionnier de l'aventure cinématographique (1846-1907)

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Charles Nègre est un peintre français devenu photographe (1820-1880)

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Louis Ducos du Hauron (1837-1920) est un photographe, inventeur avec Charles Cros, de la photographie en couleurs en 1869. Il met au point la trichromie (procédé de photographie et d'impression polychrome).

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Oskar Barnack (1879-1936) est un photographe et inventeur (ingénieur chez Leica, il met au point les premiers appareils en petit format)

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Roger Fenton est un photographe anglais (1819-1869)

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Musée Microscopique de la Photographie

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Les Grands Pionniers

Hippolyte Bayard, artiste, inventeur et photographe français et inventeur de la fiction photographique (il se photographie en noyé), 1801-1887

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Albert Fernique, photographe français, 1841-1898

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Auguste Belloc, photographe français, pionnier du nu (1800-1867)

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Felice Beato, photographe italo-britannique (1832-1909), grand voyageur, il est un des premiers à photographier l'Est asiatique et c'est également un des premiers photographes reporters de guerre.

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Lhasa & Fairouz

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Deux voix sublimes pour un même chant

Toujours, je reviens vers elle, ma Favorite. Tout à l'heure, j'écoutais Fairouz, la beauté truquoise du Liban. Elle chantait ce que Lhasa chante ici : "Donne-moi la flûte et chante". Alors, j'ai pensé que j'allais organiser une petite rencontre entre ces deux grandes voix autour du même titre. Voici l'adorable Fée Hulotte, la Lechuza du Mexique et de toutes les routes, la gracieuse Lhasa de Sela, et la diva arabe, la belle Turquoise du Liban, la divine Fairouz.

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LHASA DE SELA

http://www.youtube.com/watch?v=UrehHVwJybA

FAIROUZ

http://www.youtube.com/watch?v=70NZVRqf4oQ

Pascal Nivaille

Pascal Nivaille

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Quelques photographies

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Antoine Monmarché

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Insaisissable Monmarché

La première fois que j’ai vu des travaux d'Antoine Monmarché, j’ai pensé à Henri Michaux et à son poème « Le Grand Combat ». Avec Monmarché qui serait l’un et l’autre. Monmarché qui s’en prendrait à lui-même, se dépiauterait, se viderait comme un gibier.

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LE GRAND COMBAT

Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libuque et lui baruffle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine... mais en vain
Le cerceau tombe qui a tant roulé.

Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et vous regarde,
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.

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Monmarché qui chercherait, lui aussi, le Grand Secret. En lui-même.
Mais Monmarché fait aussi songer à La Métamorphose de Kafka ou à un Dorian Gray de Wilde totalement sens dessus dessous. Mais il est très proche, par instants, du cartoon, il s’installe délibérément dans la caricature ou dans le gag visuel (je songe à ce Monmarché dont la chair s’envole au souffle d’un sèche-cheveux). Monmarché, c’est aussi Alphonse Allais. « La rire est à l’homme ce que la pression est à la bière ». « Une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites ». Dans sa veine autoportraitiste, il me semble que Monmarché a compris quelque chose d’essentiel : pour se ressembler totalement, il faut n’être jamais pareil. L’être est ambigu, variable, différent de lui-même, fluctuant, volatil, sentimental, insensible, cruel, délicat, pesant, parfaitement semblable à lui-même, il se dilate, il se contracte, il s’évapore, il peine dans l’épreuve, il franchit des limites, prend feu, se dissout, enfle, il se torture, il se décompose, il hurle, il s’enlaidit, il se déforme, il est drôle, risible, tragique. C’est le destin de l’être. Cette suite d’autoportraits, c’est sans doute une représentation exacte de l’être, celle de l’artiste mais aussi la nôtre. La bouffonnerie effleure la tragédie, la farce décoiffe le sérieux, l’effroyable n’est pas éloigné du comique. C’est sur ce damier où les extrêmes s’imbriquent que Monmarché joue, la où même le nez rouge ne suffit pas à distinguer le clown du tragédien. Être tout, n’être presque rien, d’une seconde à l’autre. Le lot de l’espèce mais joué remarquablement devant l’objectif et la palette graphique. Shakespeare et Tex Avery. Goya et Will Coyote. Oui, Albert Camus, « L’absurde, c’est la raison lucide qui constate ses limites », et Groucho Marx , « Les gens ne mangeraient pas de caviar s’il était bon marché ». Artiste polymorphe, insaisissable, hétérogène, artiste qui refuse catégoriquement la représentation monolithique. Voilà aussi notre saint Antoine, à l'instar du Genet de Jean-Paul Sartre, comédien et martyr.

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Monmarché est un curieux orchestre à lui tout seul : il y tient le violoncelle, les grandes orgues, le mirliton, les cuivres, le crincrin et le klaxon. Et il dirige tout ça. L’étourdissante, l’insoutenable et désopilante symphonie de l’homme dans tous ses états.

Le souci de sa propre image, voilà l’incorrigible immaturité de l’homme, écrit Milan Kundera. En carnavalisant sa propre représentation, en échappant au désir du kitsch et de l’embellissement, en jouant tout à la fois au peintre et à l’iconoclaste de sa propre icône, en faisant de soi sa propre marionnette, son monarque et son bouffon, Monmarché, tout en jouant (remarquablement bien) dans le manège de l’image, parvient, par les formidables leviers de la lucidité et de l’ironie, à planer au-dessus d’elle.

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Quelques références encore pour Pierre Peuchmaurd

Un cover de Lhasa de Sela

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LHASA de SELA & MARTHA WAINBRIGHT

Martha Wainright, chanteuse canado-américaine de folk pop, reprend avec beaucoup de classe le titre 'La Confession' de Lhasa. Vous pouvez entendre cette reprise en cliquant sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=wRzARzgSm0k

Magalith et Myriam Lachman

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Poignant témoignage

des sœurs Lachman

Château de Sorinne-la-Longue – Dimanche 28 avril – 16 heures – Exposition & Témoignage

Notice introductive


Cet article est dédié à madame Geneviève Mossiat-Guillaume. Elle est au nombre des personnes qui, au sein de l’institution de Sorinne-la-Longue, ont pris en charge les fillettes Lachman et les vingt enfants juifs accueillis et dissimulés parmi la centaine d’enfants hébergés là.  En 1998, sous le numéro de dossier Yad Vachem 2153.2, Geneviève Mossiat-Guillaume est reconnue Juste parmi les nations. Sa fille cadette, présente dans l’assemblée ce dimanche 28 avril 2013, rythmait et ponctuait le débat.

« Juste parmi les nations » (en hébreu : Hasid Ummot Ha-'Olam, littéralement « généreux des nations du monde ») est une expression du judaïsme tirée du Talmud (traité Baba Batra, 15 b). En 1953, l’assemblée législative de l’État d’Israël (la Knesset), en même temps qu’elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le Mémorial de Yad VashemAu 1er janvier 2012, 24 355 Justes parmi les nations de 41 pays ont été honorés. En tout, les Justes ont sauvé des centaines de milliers de personnes. Il s’agit actuellement de la plus haute distinction honorifique délivrée par l’État d’Israël à des civils.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Juste_parmi_les_nations

Petites dédicaces musicales

Nuit et brouillard est une chanson d’hommage à toutes les victimes de la déportation. Elle est sortie en 1963. Jean Ferrat, - dont le père, juif, est mort en déportation à Auschwitz -, en est l’auteur, le compositeur et l’interprète. Cette chanson affirme un catégorique refus de l’oubli.

http://www.youtube.com/watch?v=GaHVBX6HPio&gl=BE

Peut-être aussi, grâce aux profonds et majestueux Chants juifs de la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton pouvons-nous méditer le témoignage de Magalith et Myriam Lachman.

http://www.youtube.com/watch?v=qz0TltO3uQ8

 

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Magalith et Myriam Lachman

Placé dans le cadre d’une manifestation des Passeurs de Mémoire, l’impressionnant  témoignage des sœurs Lachman s’est déroulé ce dimanche 28 avril 2013 dans une aile du château de Sorinne-la-Longue, aile dans laquelle une exposition de panneaux pédagogiques évoquait efficacement le terrible souvenir de la Shoah et des camps de concentration. Pour cet exposé dominical, la petite salle ne suffisait pas à contenir les gens que cet événement avait interpellés. Notons que durant la semaine, les enfants des écoles de l’entité, après une visite de l’exposition, avaient rencontré, écouté, interrogé les deux sœurs. Remarquable initiative pédagogique.

Magalith Lachman, qui vit aujourd’hui en Israël, et Myriam Lachman, établie aux Etats-Unis, charmantes et gracieuses aïeules, ont évoqué devant nous dans un français très correct leur inconcevable histoire durant la seconde guerre mondiale. Tout au long de leur exposé, on sentait, on éprouvait presque physiquement chez les deux vénérables témoins une poignante énergie, une vitalité formidable, un désir de dire et une sorte de frémissement profond et troublant. Le témoignage oral, en vis-à-vis, dans la perception de chacune des inflexions vocales du témoin, atteint à une acuité bouleversante. Un frisson d’humanité et de compassion circule entre qui raconte et qui reçoit. La voix humaine, la présence physique du témoin incarnent mieux que tout un destin, une tragédie. Elles leur confèrent une intensité et une vérité. Ces deux témoignages valent aussi par la façon dont ces deux femmes vibrent encore au terrible diapason de leur lointaine enfance.

La famille Lachman venait de Pologne et s’est installée d’abord à Anvers, dans un appartement à trois étages qui a très fortement imprégné la mémoire des fillettes.

Magalith, son père et sa mère ont passé la guerre à Tervuren sous la bienveillante et héroïque sauvegarde du baron Henri de Broqueville. Le comportement exemplaire du baron de Broqueville à l’égard de la famille Lachman et d’autres Juifs en péril inspire le respect et l’estime. Il fait l’objet d’une belle suite d’articles (le premier en français et les quatre suivants en anglais) que je recommande vivement au lecteur. En voici le lien : http://broqueville.be/?p=2472#more-2472. Envers le baron Henri de Broqueville, Magalith manifeste une inépuisable reconnaissance. Elle est restée, dit-elle, en contact avec lui jusqu’au jour de son décès. Aujourd’hui encore, elle bénit et célèbre son nom. Le baron Henri de Broqueville, en 1975, numéro de dossier Yad Vachem 977, est fait Juste parmi les nations.

Myriam et sa sœur Celia (qui vit aujourd’hui en Argentine) ont donc séjourné à Sorinne-la-Longue et doivent leur survie à leur secrète insertion dans le groupe d’enfants. Car, pour protéger les fillettes juives de toute périlleuse indiscrétion, seuls les pédagogues et le personnel de l’Institution étaient informés de l’identité des enfants juifs. Pour des raisons de sécurité, Myriam et Célia ont été rebaptisées Suzanne et Marie Broca.

Myriam est déjà revenue à Sorinne-la-Longue avec ses filles pour leur montrer où Célia et elle avaient été cachées durant la guerre. C’était pour elle une sorte de pèlerinage et pour ses filles un authentique voyage initiatique. Durant la guerre, explique Myriam, le château était mis à la disposition d’une sorte d’orphelinat. Il se trouvait ici 120 enfants non juifs et vingt enfants juifs. C’est ici, dit-elle avec une réelle émotion, que j’ai appris à lire et à écrire. Quand une petite camarade manifestait trop de curiosité à notre égard, dit Myriam, les institutrices et les éducatrices intervenaient pour nous protéger. De même, se souvient-elle, pour tenter de nous mettre à l’abri des bombardements, les institutrices et les éducatrices avaient cousu  d’immenses voiles blanches portant une grande croix rouge afin que le lieu fût associé à un hôpital et épargné par les bombardiers. Elle se souvient aussi d’un climat d’angoisse et d’anxiété, de nécessaires moments de dissimulation dans les caves. Il n’y avait évidemment guère de nourriture, aucun gaspillage n’était admis. Le petit dessert était servi au dos de l’assiette, il fallait qu’on eût totalement mangé son contenu pour pouvoir la retourner. Mais nous étions sans cesse protégées et, déclare Myriam, je suis pour toujours reconnaissante. Elle égrène merveilleusement ses lointains souvenirs : le patinage sur l’étang gelé du château, la nécessité quotidienne de maintenir le secret et de se souvenir de son nom d’emprunt. J’ai vécu deux années ici, dit Myriam, et, toutes choses confondues, je juge que ce sont de bons souvenirs. A la fin de la guerre, dit-elle avec émotion, notre sœur aînée est venue nous chercher.

Magalith le déclare avec ferveur : « Nous avons été une famille marquée par la chance, nous avons tous survécu. C’est rare, tellement rare. J’ai connu tant d’exemples de familles décimées, terriblement meurtries et parfois anéanties ». L’odieux calvaire infligé aux Juifs par les Allemands reste pour Magalith une profonde source d’écœurement, de colère et d’affliction. « Les nazis, dit-elle, ont traité les Juifs comme du bétail, comme des animaux sans importance, ils les ont jeté comme des choses à détruire. Ce que les Allemands nous ont fait est presque inexprimable. » Et lorsqu’elle le dit, on sent qu’elle est encore terriblement affectée par les images qui la hantent douloureusement. Elle raconte alors, d’une voix endolorie, la terrible histoire de deux adolescentes qui étaient ses amies. L’une se nommait Betty, l’autre Mali. Elles furent convoquées par les Allemands avec l’obligation d’emporter des bas, du dentifrice, des choses utilitaires de cette nature. Ces recommandations strictes avaient pour seul but d’abuser la candeur des deux adolescentes. « Lorsqu’elles se rendirent à la convocation, leur maman était enceinte et elle faisait au revoir par la fenêtre ». « Elles avaient 14, 15 ans, pense Magalith. C’était terrible. Nous n’avons plus jamais eu de nouvelles d’elles. Elles ont totalement disparu. Terrible ».

Magalith évoque aussi un souvenir noir du passé belge. Elle évoque le monstrueux souvenir de la caserne Dossin à Malines. Cet endroit de sinistre mémoire et qui entache notre passé fut pour des milliers de Juifs séjournant en Belgique le terrible lieu de transit vers les camps de la mort. Pris dans les rafles, les Juifs arrivaient là et y séjournaient dans d’odieuses conditions en attendant d’être dirigés vers Auschwitz. Plus de 25.000 Juifs et 351 Tziganes ont transité par ce lieu. Une effroyable, une infernale comptabilité nous oblige à dire que seuls 1203 personnes ont survécu à la déportation. Monstrueuse efficacité de la machine de mort. Aujourd’hui, la caserne est devenue un lieu de mémoire. On y a ouvert en 1995 (il me semble que cela s’est effectué dans une effarante et coupable lenteur) le Musée juif de la Déportation et de la Résistance. Le nouveau Mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’homme qui jouxte la caserne est ouvert au public en 2012.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_regroupement_de_Malines

Les retrouvailles familiales, raconte Magalith, le regard illuminé par un sourire merveilleux, ont eu lieu à Saint-Gilles, rue de Belgrade, 106. Le souvenir resplendit encore dans sa merveilleuse exactitude. Aujourd’hui, dit Magalith avec une grande fierté, j’ai quarante descendants : enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Une heure s’est écoulée. Une heure précieuse et inoubliable dans la magnifique compagnie de deux êtres irremplaçables. Oui, ceci est un indispensable témoignage, oui, la tâche accomplie par les deux femmes est considérable. Cela remet en perspective les monstruosités et les abominations d’une histoire récente. Cela rend plus obscène encore, plus exécrable, ça et là, cette résurgence nostalgique du fascisme et du nazisme. Mais cette heure aussi, grâce à la merveilleuse qualité de présence de deux femmes, célèbre la fragilité, la force, la beauté et cette séduisante lumière que peut parfois émettre l’être humain.

Sous l'étoile jaune qu'elles nous ont montrée, les soeurs Lachman ont écrit à la main : Never again. Plus jamais. Oui, pour nous tous, c'est le voeu essentiel : que de telles atrocités n'aient plus jamais lieu.    

Lhasa sur facebook

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LHASA CÉLÉBRÉE

Parmi la floraison des lieux de célébration, je signale à l'attention du visiteur un vaste espace consacré à Lhasa sur facebook. On y trouve vidéos, photos, reportages, documents, liens intéréssants. En voici l'adresse :

http://www.facebook.com/lhasadesela

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Brett Walker

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BRETT WALKER

A très juste titre, la photographe Séverine Lenhard attire notre attention sur l'oeuvre de ce photographe anglais, Brett Walker. Je sais peu de choses sur lui si ce n'est que son travail est absolument fabuleux. Ce type oeuvre comme si rien n'avait été fait avant lui, comme s'il était possible, dans le portrait, le paysage, de tout reprendre à zéro, de tout réinventer. En même temps, il débarque avec, dans ses valises, une histoire de la peinture, une autre, celle de la gravure, une étude approfondie de la lumière et de la manière de la sculpter, une sorte de savoir cinématographique, un art de la composition et une remarquable technique du traitement de l'image. Alors, oui, le travail est dense, profond, vertigineux, un livre s'ouvre dans l'image, l'appareil joue un peu le rôle d'un extracteur d'émotions. Le portrait est toujours intense, les visages sont matiérés, marqués, des signes éloquents les parent, les griffent, exhaussent leur expressivité. Le naturel tel qu'il se donne ici à voir, dans une étrange exacerbation de sa qualité de naturel, est un savant produit de l'art, d'un savoir-faire peu commun, d'une géniale exploitation de la technique photographique. Il y a sans doute une vraie qualité de regard et une qualité d'approche de l'autre. Walker travaille avec de vrais visages, des visages éloquents, burinés, marqués, beaux souvent mais jamais lisses, des visages écrits, raturés, des visages qui émettent, qui tranchent avec l'anonymat plastique des visages polis et lustrés. Ici, la peau vit, respire, transpire, affirme son pouls, son rythme, sa tension d'instrument de percussion. L'intense, j'y reviens, de ces photographies, atteint une température inédite, la température, parfois, de métaux en fusion. Quelque chose brûle, brûle ardemment dans les photos de l'Anglais. Walker excelle dans la saisie des ombres et des contrastes, oui, il sculpte dans la lumière et l'opaque, il invente une sorte de baroque sauvage, oxymorique, une obscure clarté. Mais quelque chose assoit plus définitivement encore son magnétisme : Walker a quelque chose d'insaisissable, on croit comprendre sa manière et la voilà totalement rénovée, la voilà qui prend de nouvelles allures, de nouveaux développements, qui emprunte de nouvelles issues. L'inventivité de l'artiste est passionnante. La consultation de son oeuvre tient d'une affolante, d'une palpitante aventure de découvertes.  

http://www.thedphoto.com/inspiration-fix/amazing-people-portrait-photography-by-brett-walker/

http://www.flickr.com/photos/brettwalker/

http://121clicks.com/showcases/powerful-portrait-photography-by-brett-walker

http://www.tumblr.com/tagged/brett%20walker

https://www.facebook.com/brettwalker13?fref=ts

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William Wray

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WILLIAM WRAY

un défi pictural et humain

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Portrait de William Wray par Andreas Vanpoucke (1)

Pour approfondir votre connaissance de l'oeuvre du peintre américain Willima Wray, je vous recommande la visite des sites suivants :

http://williamwray.com/

http://williamwray.blogspot.be/

https://www.facebook.com/william.wray3/

A1 WW.jpgLa bio du site de l'artiste nous apprend deux ou trois choses. William Wray a vécu en Californie la plus grande partie de sa vie et a étudié la peinture à la Art Students League de New York. Il a d'abord gagné sa vie en tant que cartooniste spécialisé dans les sujets peints, il a passé un grand nombre d'années à tenter d'unifier un déploiement de styles artistiques, trouvant enfin sa voie dans une reconsidération contemporaine de l'art traditionnel régional californien centré sur des sujets humbles à quoi l'art noble ne s'intéresse généralement pas. Wray mélange les données traditionnelles du réalisme pictural avec l'énergie pure de l'expresssionnisme abstrait dans une évolution ininterrompue visant à trouver un équilibre entre ces deux styles apparemment sans rapport. Wray s'est mis au défi de créer une nouvelle marque de l'expressionnisme réaliste qu'il espère utiliser comme un pont dans l'univers généralement circonspect de l'art contemporain. (Traduction par nos soins de la notice biographique de l'espace de l'artiste). 

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Oui, et ce qui, sans doute, nous exalte dans ce défi, c'est tout ce qui s'insinue dans la veine paysagiste par les brêches qui résultent du choc entre le réalisme et l'expressionnisme. Des brêches, - non point comme des blessures, des fêlures  ou des traces d' impact -, mais comme des ouvertures vers la lumière, vers l'opacité aussi d'ailleurs, vers une densité nouvelle, une perception intensifiée, vers une certaine et fascinante poésie visuelle, vers un autre regard sur le monde. Oui, cette combinaison artistique provoque un nouvel état, une nouvelle épaisseur du lieu et de l'atmosphère, une âme investit les lieux et palpite, y place un pouls étrange,  la musique d'un silence différent, des éléments poétiques, parfois presque surréalistes. Les paysages exacerbés deviennent éloquents, les objets, les bâtiments acquièrent la dimension de vestiges ou de ruines hantées. On assiste à une sorte de dramatisation de l'espace. Une nouvelle dimension s'affirme entre l'échec et la gloire, l'épave et la grandeur. Est-ce là un constat sur notre devenir ? C'est en tous les cas, dans cette veine paysagiste, la prodigieuse édification d'un univers pictural impressionnant et sensible, chargé d'émotions, attisé par elles, un univers qui rend loquace et captivant, hallucinant parfois, des lieux souvent déshérités, désaffectés ou sans réel intérêt esthétique avant le passage du peintre. Il y aurait bien, d'une certaine façon, quelque chose de pratiquement fellinien ici, des indices architecturaux d'une sorte de réalisme magique. Oui, quelque chose de magique vient, par l'entremise de l'artiste, se greffer à ces décors las et usés. Un réenchantement du désastre ? Je ne crois pas qu'il s'agisse de réenchanter les choses sinistrées. Il s'agit plutôt d'y injecter une dimension, une dignité, une aura, ai-je presque envie d'écrire. De rechercher le feu étrange, singulier de l'humanité dans un monde duquel il se retire, au sein duquel il faiblit et s'éteint. Wray en quête de la lueur d'humanité ? Sa quête, quoi qu'il en soit, est superbe, elle a la dimension d'une aventure. Sans doute s'agit-il aussi d'affronter, avec de nouveaux arguments, la question du beau. A la question : "Qu'est-ce donc qui vaut la peine d'être peint, montré, vu ?", Wray apporte de nouveaux éléments. Et il en rappelle d'anciens. C'est aussi, surtout la présence du peintre dans le tableau qui vaut d'être vue. La façon dont il forme, déforme, aménage, éclaire, obscurcit. Ce qu'il instille.

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Dans sa veine portraitiste, j'ai lu qu'on compare Wray à une artiste comme la photographe Diane Arbus. Je comprends cela en ce sens que Wray prend pour modèle des précaires, des marginaux, des paumés, des un peu déglingués. Ici aussi, l'artiste greffe son cachet, il distingue l'individu, il recueille et fixe sa singularité, la particularité de son humanité, il le ravit à l'anonymat pour l'insérer dans son univers, son panthéon personnel à l'intersection de la poésie, du réalisme et de l'expressionnisme. Il emprunte l'être à sa solitude et le fixe sur la toile. Là aussi, comme dans la veine paysagiste, ces humains souvent solitaires, posés dans un univers parfois hostile ou inhospitalier, Wray les passe au crible de sa lumière et de sa magie picturale. Il s'attarde sur eux comme sur de précieux et étranges vestiges d'humanité. Oui, il y a, au-delà de l'heureux ou brutal effet choc parfois de l'oeuvre, les signes poignants d'une humanité sensible et délicate, la volonté de toucher à l'âme humaine, de la recueillir dans les situations où généralement on la perçoit le moins, là où peut-être elle est occultée par le vieux péril du commerce, de la prostitution ou de l'écart avec la loi. Au bordel, dans la boîte de strip-tease, dans un vague chambre d'hôtel, sur  la rue. Il y a une sorte de compassion pour ces êtres en dérive. Un regard réaliste et bienveillant sur eux et la volonté de les faire entrer dans le refuge de sa galerie.

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Mais William Wray est avant tout un peintre, avec le temps, - je parle ici de ces dernières oeuvres en date -, il s'est aussi immergé dans l'aventure de la couleur, de la forme, de la composition et des correspondances. Il s'est approché plus finement encore, dans une intensification de son expérience picturale, d'une équidistance entre réalisme et expressionnisme. Le résultat de cette avancée est saisissant : on se sent à l'orée d'un nouvel univers. On verra, dans l' avant-dernière série que je propose, une magnifique toile constituée de barques sur l'eau et qui constitue à mes yeux un authentique chef-d'oeuvre. 

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Et ce chef-d'oeuvre que j'évoquais plus haut, cette pure merveille avec ces bleus profonds, et comme deux nénuphars de Monet, ces barques claires sur l'eau. Une merveille.

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Enfin, Wray, durant un échange écrit, me suggère d'insérer deux tableaux qui fondent sa nouvelle aventure picturale. "I'm dep in the superheroes now, the hole focus of the next year, show and book". Et voilà cette veine du superhéros en faction dans la rue, singulière, elle aussi, entre réalisme et cynisme, entre célébration et dérision, entre mythe et réalité, entre enfance et vérité. Là aussi, ce sont deux dimensions qui se rencontrent. Wray est issu du cartoon et il fait entrer les personnages dans le monde de la peinture.

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(1) Pour Andreas Vanpoucke (première illustration de l'article, portrait de William Wray), voir ces espaces :

https://www.facebook.com/andreas.vanpoucke 

http://www.andreasvanpoucke.be/andreasvanpoucke-fr.html

http://www.andreasvanpoucke.com/

http://andreasvanpoucke-mosaiques.com/

Jean-Michel Uyttersprot

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Jean Michel Uyttersprot

Jean-Mic one.jpgJean Michel Uyttersprot est un artiste talentueux, graveur et photographe belge, né en 1962. Ah, les belles aquatintes, les formidables photographies, le passionnant univers de mon ami Jean-Michel Uyttersprot ! L'aquatinte est un procédé d'eau-forte (procédé de gravure en creux ou taille-douce sur une place métallique à l'aide d'un acide) par lequel on obtient différentes tonalités grâce à la morsure, plus ou moins prolongée, dans un bain d'acide, d'une plaque d'une plaque de métal recouverte d'une couche de résine ou de bitume en poudre (source : wikipédia). Oui, je me suis tellement plu dans cet endroit raffiné que j'ai décidé d'emmener toute une série de travaux dans mon espace. Leur compagnie me fera le plus grand bien. J'aime ici, chez Jean-Michel, le grain subtil, l'art de mesurer et de sentir les choses, j'aime l'alchimie de l'aquafortiste, j'aime l'intensité, le relief du noir & blanc sans cesse rehaussé de nuances délicates, j'aime ce sens belge et noble du paysage, je partage avec lui l'amour de l'arbre, et ce qu'il rend superbement, cette calligraphie chorégraphique de l'élan des branches. L'arbre comme un signe éperdu que la planète nous adresse. Le grand végétal qui hèle. L’élan végétal. Point de jonction entre le ventre fertile de la terre et le lieu métaphysique du ciel. J'aime aussi dans l'œuvre de Jean-Michel, avec une évidente présence de la poésie, un sens du mystère, du fantastique, un culte de l'étrange. Je devine là un univers à l'affût de l'insolite et de l'étrange. Un univers habité jusqu’à la hantise. Parfois, sa création flirte avec l'abstraction. Ce large spectre de création témoigne d’une infatigable quête et d’une liberté que le désir de la représentation n’oblitère pas. Il y a chez lui une vraie fidélité à l'art de la gravure et une aptitude à en faire un art tout fait contemporain, présent, dynamique ancré dans l’histoire, chargé de mémoire et d’avenir. Ses photos, par la façon dont il les traite, ont à voir avec la gravure. Elles sont chargées d'âme, de quelque chose d'à la fois menacé de dissipation et d'intensité. Car oui, rien n'est étourdissant chez lui comme l'art permanent, à partir du noir & blanc, d'inventer et de réinventer les trésors de la lumière. Ces photos portent la marque d'une ligne esthétique exigeante et raffinée. Sa photo d'une fillette blonde sur un juchoir au cœur de la forêt est une merveille. Ses sous-bois, ses chemins de forêt, ses lacs gelés, toutes ces créations me parlent intimement tant par ce qu'elles évoquent que par la manière dont elles sont précieusement pensées et conçues. Mais il est vain de nommer, vain de distinguer quelques œuvres car cet univers là ne me déçoit jamais. Il ne cesse de m'aimanter et de me plaire. Il ne dit, ne révèle, ne montre que des choses qui me concernent intimement. Car si j’y trouve la forêt, l’arbre qui la cache et la désigne, une célébration ardente de l’une et de l’autre, j’y trouve aussi une dimension pratiquement littéraire et poétique : la translation visuelle et sensible d’un poème, d’un conte, d’une nouvelle étrange et la captation esthétique, raffinée de ce qui noue nature et mystère, beauté et secret, instant et cycle, mot et livre. J’y décèle encore la persistance en nous d’une enfance inquiète et amoureuse des choses et la toute récente ancienneté de l’humanité se cachant et se cherchant dans la forêt. Ce poème de Desnos, curieusement parent de la gravure,  pendant que j’admirais le travail de Jean-Michel m’était revenu à l’esprit.

    IL ÉTAIT UNE FEUILLE
                       
                           Il était une feuille avec ses lignes
                           Ligne de vie
                           Ligne de chance
                           Ligne de coeur
                           Il était une branche au bout de la feuille
                           Ligne fourchue signe de vie
                           Signe de chance
                           Signe de coeur
                           Il était un arbre au bout de la branche
                           Un arbre digne de vie
                           Digne de chance
                           Digne de coeur
                           Coeur gravé, percé, transpercé,
                           Un arbre que nul jamais ne vit.
                           Il était des racines au bout de l'arbre
                           Racines vignes de vie.
                           Vignes de chance
                           Vignes de coeur
                           Au bout des racines il était la terre
                           La terre tout court
                           La terre toute ronde
                           La terre toute seule au travers du ciel
                           La terre.

Il y a encore ce côté déclenchant de l’œuvre, je veux dire que c’est une œuvre, - en raison des atmosphères, des sentiments qu’elle porte et qu’elle attise -,  qui engendre, qui crée, chez celui qui  la regarde des dispositions à la parole, à la création, à l’épaisseur du silence habité.

NB Le portrait de l'artiste qui inaugure l'iconographie est une encre en taille-douce réalisée d'après un portrait photographique de l'artiste par Fabienne Petitjean. 

AQUATINTES

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MANIÈRE NOIRE (premier état)

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PHOTOGRAPHIES

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Jean Coulon

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JEAN COULON

Le Belge volant – The flying Belgian

Comment l’artiste se présente :

Jean Coulon, portrait.jpgJean Coulon est sorti de l’Ecole de la Cambre en 1972. Il se spécialise d'emblée dans la gravure aux techniques dites sèches,"c’est-à-dire sans produits chimiques". Gravures au burin sur cuivre, gravures sur bois, contreplaqué. Au départ ses gravures se caractérisent par une grande minutie dans le travail, l’amour des détails, des ambiances étranges où l’humour parfois grinçant côtoye la vigueur, l’affirmation d’univers foisonnants aux objets démesurés, des villes théâtre de défilés surréalistes ou cocasses. Amoureux des instruments à vent comme le saxophone ou le tuba, il les représente souvent comme des sculptures géantes arrivés dans une ville ou alors sous forme de documents un peu décadents émanant d’un quelconque Ministère des Absurdités Humaines (MAH). Ses dernières gravures mettent en scène des grands chars de parade où l’humain semble dépassé par les machines qu’il a créées, ivresse ou souffrance, mégalomanies humaines, fantaisies créatrices débridées, parodies de la technologie toute puissante... En préparation : burins et pointes sèches sur cuivre de grands formats. La plupart de ses dernières gravures sont imprimées sur papiers Fabriano Artistico et papiers Pascal Jeanjean, papetier à Braine-le-Compte. Dans ce site, qui est encore en chantier, vous trouverez les oeuvres graphiques de l’artiste mais aussi des photos techniques (cuivres, outils) et de lieux de travail - comme L’ATELIER KASBA à Boitsfort (plus de renseignement bientôt sur ), lieu où J. C. travaille souvent en compagnie des graveurs Jean-Pierre Lipit, Laurence Léonard, Hubert Teheux, Gwénaël Gégan, Aagje Ingels. Il y aura aussi prochainement des photos de l’atelier typo de J. C. ainsi que des photos d’instruments de musique, puisqu’ils font partie de sa vie créatrice.

Ce que nous écrivons à propos de lui :

Je viens de découvrir cet artiste graveur, formidable et méticuleux artisan doublé d'un créateur inspiré.  Haute futaie de la gravure. Techniquement, voilà une flèche, une pointure hors catégorie. Un horloger, un orfèvre du trait, décidé à posséder pleinement, à assurer la maîtrise sur le moindre millimètre de sa création. Il excelle dans le complexe, le savant, c'est un faramineux moine enlumineur et un architecte pointilleux, il fait chanter, tressaillir le matériau, il a la griffe d'un félin et d'un cartographe, le trait d'un archer. Un trait qui fait mouche. Il promène l'habileté sur les sommets, tout en haut. Il est, dans la maîtrise, un albatros dans les airs. Et c'est aussi un édifice baroque à lui tout seul. Je sens dans ses encres les souffles lointains de Piranesi, de Rops, de Bresdin ou d’Ensor, je sens surtout l’affirmation heureuse, enthousiaste de la possession singulière et originale de son art. Il a la poésie inventive, fastueuse. Il a respiré le pollen surréaliste. C'est un visionnaire nourri au fantastique. Un démiurge de l'imaginaire. C'est un grand Belge, un ancien Belge, un primitif flamand, un oniriste, un obsédé saxuel, un artisan wallon. Il voit le cygne dans le saxophone. C'est un artiste dont les arpions ont une origine, une assise solide et stable et dont les mains et les oeuvres sont aériennes et aviatrices. Tout grand talent colle une claque à l'esprit de frontière. La mesure et la démesure trouvent dans son art un affolant point d'équilibre. Un vent singulier aère la caverne de son crâne. Coulon est possédé par le vent, traversé par lui, fécondé par les grands mouvements d'air qui circulent en altitude. Il incarne cette possession éolienne par une passion pour les cuivres ou les bois : trombone, tuba et saxophone. Il a compris le génie formel qui se tient ployé dans l'instrument à vent. Il le développe en grands élans graphiques. La majesté, le somptueux ne lui font pas peur, c'est un grand, il assume. Il assoit, dans la décontraction et la fantaisie, son règne de grand maître graveur. Tout le reste est talent appliqué, savoir-faire magistral, efforts interminables, conception méticuleuse, goût du détail, patience et passion. Il aime la mer aussi, et ses bateaux voguent sur le toit des villes et, puisqu'il est belge et de partout, il est de la montagne aussi, du courant d'air sur quoi surfe l'exocet ou plane le poisson volant. Son a/encre est belge, son oeuvre va au monde. Il y a du nonsense dans son travail, de la dinguerie, de la maboulerie mais élevée à la température du chef-d’œuvre. Il devine la course des pneumatiques dans les tubulures du tuba ou du trombone. C'est un grand arbre aérien, ses racines sont profondes, sa ramure splendide et allègre. Jean Coulon est un géant de la gravure, un aérostat, un navire céleste et marin, c'est le Belge volant et il faut regarder sa rencontre comme un heureux présage.  

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http://www.jeancoulon.be/

http://www.lagalerie.be/jean/

https://www.facebook.com/jean.coulon.12/media_set?set=a.4104890898079.2164681.1157217976&type=3

Quelques collègues de Jean Coulon, graveur

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Jean-Pierre LIPIT : peintre, graveur, sculpteur belge

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https://sites.google.com/site/lemondedelipit/

Laurence Léonard : étudie la gravure à la Cambre, la pratique, peint et dirige un magasin pour créateur "Le Caméléon coquet".

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Hubert Teheux

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Gwénaël Guégan : graveuse, illustratrice, infographiste

http://www.gwenguegan.com/

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Aagje Ingels (pas d'infos trouvées pour le moment)

La Beauté d'Aida Overton Walker

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Perpétuer la Beauté d'Aida Overton Walker

Aida Overton Walker (1880-1914) était une artiste américaine d'une beauté irrésistible. Elle était aussi surnommée la Reine du Cakewalk. C'était la star du théâtre musical afro-américain du début du vingtième siècle. Elle était tout à la fois actrice, chanteuse, danseuse, chorégraphe. L'excellent espace ci-après vous permettra de découvrir plus amplement cette superbe étoile du music-hall et de la comédie musicale. Je reproduis quelques photographies de l'artiste qui m'est apparue comme une incarnation supérieure de la beauté. Elle est au nombre de ces nymphes que, à l'instar du Faune de Stéphane Mallarmé, je veux perpétuer.

http://blackacts.commons.yale.edu/exhibits/show/blackacts/walker

Sources iconographiques : http://www.tumblr.com/tagged/aida-overton-walker

Quelques représentations de la belle Américaine

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Pétition pour le parc Lhasa de Sela à Montréal

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A & a & a Lhasa.jpgCe projet n'est pas nouveau. Il est question d'attribuer le nom de notre bien-aimée chanteuse à un parc à Montréal. Je vous demande simplement de signer la pétition en faveur de cette attribution. C'est l'affaire de trente secondes et nous ferons ainsi trace à la mémoire de la belle nomade qui avait fini par s'ancrer à Montréal. 

Hi,
I wanted to draw your attention to this important petition that I recently signed:

PARC LHASA DE SELA
http://www.ipetitions.com/petition/parc-lhasa-de-sela/?utm_medium=email&utm_source=system&utm_campaign=Send%2Bto%2BFriend

I really think this is an important cause, and I'd like to encourage you to add your signature, too. It's free and takes just a few seconds of your time.

Thanks!

Orchestre : trompette

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