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Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (12)


Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (13)

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http://www.facebook.com/media/set/?set=a.223496987776689.49900.100003491699140&type=3

Egon Schiele, peintre autrichien, 1890-1918

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Yannis Moralis, peintre grec, 1916-2009

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Robert Delaunay, peintre français, 1885-1941

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Lucas Cranach l'Ancien, peintre allemand, 1472-1563

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Edmond Aman-Jean, peintre français, 1858-1936

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Kasimir Malevitch, peintre russe, 1879-1935

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Jan Vermeer de Delft, peintre néerlandais, 1632-1675

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Ferdinand Hodler, peintre suisse, 1853-1918

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Minka Gronvold, norvège, fin 19ème siècle

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Joan Miro, peintre catalan, 1893-1983

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Ernest Ludwig Kirchner, peintre allemand, 1880-1938

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Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (14)

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Félicien Rops, lithographe, illustrateur, aquafortiste, graveur, peintre belge, 1833-1898

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Frida Khalo, peintre mexicaine, 1907-1954

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Edouard Vuillard, peintre français, 1868-1940

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Gustave Courbet, peintre français, 1819-1877

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Armand Rassenfosse, peintre et lithographe, 1862-1934

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Jackson Pollock, peintre américain, 1912-1956

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Paul Delvaux, peintre belge, 1897-1994

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Otto Dix, peintre allemand, 1891-1969

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Eugène Carrière, peintre français, 1849-1906

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Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (15)

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http://www.facebook.com/media/set/?set=a.222836654509389.49667.100003491699140&type=3

Sur mon espace fb, davantage d'oeuvres et des liens biographiques

James Ensor, peintre belge, 1860-1949

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Alexej von Jawlensky, peintre russe, 1864-1941

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Suzanne Valadon, peintre française, 1863-1938

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Zinaïda Serebriakova, peintre russe, 1894-1967

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Raoul Dufy, peintre français, 1877-1953

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Ferdinand Hodler (2), peintre suisse, 1853-1918

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Anita Rée, peintre allemande, 1885-1933

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Ernest Marneffe, peintre belge, 1866-1929

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Anders Zorn, peintre et graveur suédois, 1860-1920

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Hugo Simberg, peintre finlandais, 1873-1917

 

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Odilon Redon, peintre et coloriste français, 1840-1916

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Juan Gris, peintre espagnol, 1887-1927

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Vincent Van Gogh, peintre néerlandais, 1853-1890

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Pierre Alechinsky, peintre et graveur belge, 1927

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Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (16)

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Voir le prolongement du présent article dans l'album fb dont le lien se trouve ci-dessus.

Francis Picabia, peintre français, 1879-1953

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Ejnar Nielsen, peintre danoix, 1872-1956

 

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Félix Labisse, peintre et graveur français, 1905-1982

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Christoffer Wilhelm Eckersberg, peintre danois, 1783-1853

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Franck Dicksee, peintre anglais, 1853-1928

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Thomas Wilder Dewing, peintre américain, 1851-1938

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Henri Matisse, peintre, dessinateur, sculpteur français, 1869-1954

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Frederick Frieske, peintre américain, 1874-1939

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Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (17)

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http://www.facebook.com/media/set/?set=a.223564841103237.49925.100003491699140&type=3

Hélène Schjerfbeck, peintre finlandaise, 1862-1926

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Emile Bernard, peintre français, 1868-1941

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Henri de Toulouse-Lautrec, peintre et lithographe français, 1864-1901

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Arnold Bocklin, peintre suisse, 1827-1901

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Lovis Corinth (2), peintre allemand, 1858-1925

 

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Pierre Puvis de Chavannes, peintre français, 1824-1898

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Georges Rouault, peintre et graveur français, 1871-1958

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Ferdinand Hodler (2), peintre suisse, 1853-1918

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Figuration féminine : un merveilleux site

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Figuration Féminine

Un site à découvrir de toute urgence consacré à la femme artiste-peintre du Moyen Age à nos jours. La femme peint la femme. Vraiment, un très bel endroit, formidablement documenté et iconographié. Pour moi, un outil artistique et pédagogique tout à fait exceptionnel. Un lieu encyclopédique pour remédier aux impardonnables brèches des encyclopédies. 

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http://figurationfeminine.blogspot.be/

Ma Pinacothèque personnelle - mes peintres favoris (18)

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http://www.facebook.com/media/set/?set=a.259719740821080.60381.100003491699140&type=3

Pour consulter davantage d'oeuvres dans de plus grands formats et pour découvrir des liens biographiques, cliquez sur le lien fb.

Meredith Frampton, peintre et portraitiste anglaise, 1894-1984

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Anna Archer, peintre danoise, 1859-1935

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Hélène Schjerfbeck(2), peintre finlandaise, 1862-1946

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Paula Modersohn-Becker, peintre allemande, 1876-1907

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Romaine Brooks, peintre américaine, 1874-1970

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Mary Cassatt, peintre américaine, 1844-1926

 

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Louise Catherine Breslau, peintre suisse, 1856-1927

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Artemisia Gentileschi, peintre italienne, 1593-1652

 

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Dorothea Tanning, peintre américaine, 1910-2012

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Angelica Kauffman, 1741-1807

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MYRTILLE HENRION PICCO : merveilleuse artiste peintre

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http://myrtille-henrion-picco.blogspot.be

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Myrtille Henrion Picco

une rencontre avec la beauté

PRÉSENTATION DE L’ARTISTE SUR SON BLOG

MHP 15.jpg1952 : Naissance à Nancy. Enfant, Myrtille gribouille partout et tout le temps. Mais c'est d'abord la photographie qui l'attire, au point d'en faire son métier. Elle renonce à cette passion quand elle comprend combien son regard est devenu analytique, "rectangulaire" et froid comme le métal de son boîtier. L'objectif la sépare du monde.Le monde, tiens, parlons-en.1973 : Abandon du nid. Elle part.Angleterre, Allemagne. Essais de vie ailleurs. Pas vraiment dépaysant.1976 : Première grande expédition, sac au dos. De l'Italie au Népal en passant par la Grèce, la Yougoslavie, l'Iran, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Inde, à pied, en bus, en stop.S'en suivront d'autres voyages, séjours à l'étranger, délocalisations et allées et venues en tous genres pendant lesquels elle réalise de nombreux dessins sombres et tourmentés.A la recherche de soleil, elle atterrit à St.Tropez où elle rencontre son mari, Henri Picco, artiste peintre et sculpteur. La plupart de ses amis sont artistes. Ensemble ils passent des nuits entières dans leurs ateliers. C'est le déclic. "J'étais devenue une véritable éponge, dira-t-elle, je buvais chaque geste, chaque parole qui aurait pu m'apprendre quelque chose. Ces moments étaient devenus essentiels pour moi." Les dessins se muent en peintures. Les couleurs entrent dans les compositions. Les formats s'agrandissent. 1979 : Installation en Ardèche.1980 : Nouveau départ. Brésil. Premières expositions personnelles.1981 : Retour en France. Naissance de sa fille Lily. 1982 : Le bébé sous le bras, elle repart pour les tropiques, destination la Martinique 1990- 91 : Retour. Elle vend ses œuvres, à Lyon, au marché de la création. 1994-95 : Avec son mari, elle participe en tant que formatrice à la création d'une vaste fresque murale, projet social visant à la réinsertion de femmes en difficultés. Délicate aventure humaine qu'ils mènent tous deux à bien malgré vents et tempêtes.2008 : Exposition solo à La Villa Rose, Lyon. Aujourd'hui, elle vit et travaille en Ardèche.

NB Toutes les oeuvres reproduites dans cet article sont la propriété de Myrtille Henrion Picco.

PARLONS D’ELLE 

MHP 29.jpgJ’ai fait sa connaissance par la découverte enchantée de son espace "Figuration féminine", espace consacré à la femme artiste peintre (la femme peint la femme) du Moyen Âge à nos jours. (http://figurationfeminine.blogspot.be/?spref=fb). Merveilleuse et intelligente entreprise qui constitue à mes yeux un indispensable outil pédagogique. J’aime cette générosité, cette pertinence intellectuelle, ce défi. Le défi de s’opposer à des siècles d’injustice et de relégation systématique de la femme hors de la cité de l'art. Mais il me semble pourtant que la réponse la plus fulgurante de Myrtille Henrion Picco tient en son faramineux talent et dans l’épopée que constitue son aventure picturale. La découverte de ses œuvres représente pour moi un vrai choc artistique, une secousse sismo-esthétique, une secousse qui aurait l'électricité aigue de la gifle et l'agrément délicat de la soie. Une rencontre oxymorique. Une rencontre qui engendre de la joie, une émotion esthétique, une foule de sentiments plaisants. Myrtille Henrion Picco. L’artiste est parvenue, dans une superbe geste picturale, à greffer la vibrante somme de ce qu’elle est (ses voyages, ses aventures, sa vocation de photographe, son âme, ses découvertes culturelles, ses apprentissages humains, ses connaissances de l’histoire de la peinture) dans le lieu merveilleux de son œuvre. Une œuvre admirable et qui produit d’hallucinantes synthèses personnelles, singulières, inimitables de ce qu’est et a été le grand voyage de la peinture dans le temps et dans
MHP 13.jpgl’espace. J’aime tout là dedans, tout m'est agréable et bénéfique, tout me ravit et m'emporte, la science et la danse du trait, la couleur vivante, l’impalpable supplément de féminité, la grâce exquise, le rythme musical des œuvres (oui, il me semble que j’entends quelque chose), l’esthétique raffinée, la poésie élégante, quelque chose qui appartient à une magie visuelle, une hallucinante dimension onirique, la présence d'une grande tendresse, la féconde originalité des compositions, 
la patiente approche et la délicate et infatigable saisie de la beauté. Son univers, peuplé d'une somptueuse flore de femmes, est d’une grâce confondante, il fonde un bel endroit, un havre de charme et de beauté étrange, le lieu peut-être d'un voyage qui persiste à se dérouler par l'intérieur, dans le filigrane des toiles.Voilà le bâtiment progressif et superbe d’un univers, d'un ailleurs exceptionnel, aérien et terrestre, voilà la beauté d’un regard et l’art de le rendre habité, palpitant, mystérieux, précieux. Voilà une constellation telle qu’elle mérite d’être longtemps visitée et louée. Voilà une artiste qui a su attirer l’art à elle, qui l’a longtemps apprivoisé, qui l’a longtemps fait infuser et percoler en elle et qui, après l’avoir brassé dans sa mer intérieure, en restitue et propose des formes tout à la fois nouvelles et anciennes,  mais tout à fait singulières, tout à fait polies selon les lois et les manières d’une personnalité unique et passionnante. Voilà ce fruit sublime, cette Myrtille, double et noble fruit de la filiation et de l’invention.

Tout ce qui me bouleverse  dans l'artiste se rencontre chez Myrtille Henrion Picco : une noblesse, une singularité, une générosité, une griffe, une âme, un envoûtement, un imaginaire fertile et beau, un impressionnant et réjouissant savoir faire, une distinction, une façon d'être unique, une invitation au voyage, la transmission d'une exaltation, la chaleur d'une flamme et la qualité d'une lumière.

Illustrations dans le texte : (1) "Rapt Sonic In Blood", huile sur toile, 100 x 81 cm - (2) "Portrait bleu", pastel sur papier, 1998, 46 cm X 38 cm. (3) "Songe d'un chat rouge", 1991, huile sur toile, 130 X 97 cm. Un certain nombre des oeuvres visibles dans cet article sont vendues et appartiennent à des collections privées.

Hâtez-vous de découvrir l’espace de l’artiste : http://myrtille-henrion-picco.blogspot.be

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Rushes, 2010 - 120 X 120 cm

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Nous l'appelerons H (version I) - 2011 - 116 X 89 cm

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Nombril de Bonne Soeur à l'Epazote - 2008 - 89X 116 cm

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Bohémia - 2008 - 97 X 130 cm

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Idéale Bionique - 2008 - 61 X 46 cm

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La Bonzesse - 2008 - 65 X 46 cm

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Scherzo Ma Non Troppo - 2009 - 100 X 89 cm

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Non-Chaland Sur La Mer Tempête Dans Un Invisible Détaillé - 2000 - 100 X 100 cm

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De Nos Jours Les Humeurs Vagues Abondent - 2007 - 89 X 100 cm

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Fées Nées Buleuses, Ou Vagues, Comme On Veut - 2006 - 100 x 100 cm

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Ex-Voto - 2004 - 97 X 130 cm

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Si La Nuit Tu Vas - 2004 - 89 X 116 cm

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Portrait de ma Petite Soeur Pascale - huile sur toile - 1991 - 65 X 54 cm

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Pleine-Lune - huile sur toile marouflée - 65 x 92 cm - 1991

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Petit Portrait Orange - Pas de date - Huile sur toile - 46 X 38 cm

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Désapprendre - Pastel et dorure sur papier - 1998 - 55 x 44 cm 

Musée de la Photographie de Charleroi

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Musée de la Photographie à Charleroi

dédié à une Asperge métaphorique

Les photographies du Musée qui ornent l'article sont de Pascal Nivaille

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http://www.museephoto.be 

chalr nub 6.jpgJe reviens à l’instant, - dans l’état du vase de Soisson soudain reconstitué ou du plomb domestique changé en or du temps, de la laborieuse chenille élevée à la condition de machaon grand porte-queue, du faux cheval de manège transmué en vraie licorne de légende, du tremblotant vertige métamorphosé en acrobatie superbe -, d’un lieu exorbitant, inouï, fracassant qui m’a enchanté, retroussé de part en part, tourneboulé, écartelé, émerveillé, effaré, mis sens dessus dessous, secoué, traversé, épluché, jeté en lévitation et en orbite, fendu en deux. Je reviens d’un lieu qui risque fort d’épuiser une partie de ma collection de superlatifs. Je reviens d’un lieu passionnant, faramineux, envoûtant que, en compagnie de mon ami et néanmoins photographe Pascal Nivaille, j’ai visité pendant environ quatre heures, quatre heures qui m’ont paru une dérisoire poignée de minutes. En vérité, je n’en reviens toujours pas. Ah, je flotte, je ris aux archanges ! Ah ! je bée. Je demeure béat. J’ai vécu quatre grandes heures de ma vie.

charl nib 9.jpgJe ne sais par où commencer tant je suis assailli d’images et de magies. Dans cet ancien carmel reconverti en temple de l’icône profane, j’ai connu des sommets d’émotions. Oh oui, j’ai retrouvé l’intact plaisir du tressaillement, la voracité curieuse de l’adolescence, le bonheur savoureux de la contemplation, j’ai renoué avec un effarement sans fard. Avec cette trépidation de la fièvre heureuse, ces agitations de l’état second que l’opium du charme ambiant exhausse et rend chorégraphiques. On pensera que je phrase quand, avec une candeur dont je me croyais débarrassé, j’essaie de rendre compte de mon exaltation. Entre les daguerréotypes du charl nu11.jpgXIXème s. et les photographies d’aujourd’hui, parmi les glorieux pionniers et les considérables artistes contemporains, sur des milliers de mètres carrés d’exposition, au réjouissant carrefour d’une inconcevable diversité d’approches (une sorte de flore universelle aux mille espèces), dans l’ancien espace ou dans la nouvelle extension du musée, j’ai vécu une formidable aventure esthétique et émotionnelle. Oh, des heures importantes ! Une affaire considérable. Un rendez-vous. 

Charl nub 1.jpgOn voyage, entre le pictorialisme distingué de Léonard Misonne et les saignantes partitions d’abattoir de Marc Trivier, d’une geste à l’autre, d’un bout à l’autre de la sensation, du temps, de l’élastique esthétique. Entre une œillade admirative sur un superbe portrait de Victor Hugo par Nadar et un regard atterré sur l’épouse de Martin Luther King penchée sur le cadavre de son époux. Que du haut de gamme entre le témoignage social, historique et humain et la quête du beau, avec tous les ponts, tous les métissages jetés entre ces objectifs. Et l’imagier puissant de l’Amérique profonde patiemment constitué par le couple Wendy Watriss et Frederick C. Baldwin. Les œuvres, les images bouleversantes,
charl nub 7.jpgsaisissantes, insolites, sensuelles, brutales, feutrées ou crues abondent et me laissent sans répit, haletant, curieux, totalement mobilisé : la visite est une succession ininterrompue d’émotions denses, pointues. A l’instant où je transcris ce long chapelet de sensations, le kaléidoscope de ma mémoire impressionnée restitue mille icônes : les images somptueusement artificielles et composées des pictorialistes, les chaussettes sales et la poupée crasseuse d’une fillette de la misère, des paysages somptueux, l’iconostase des portraits de Guevara, le ballet de séminaristes dans la neige, ce jeune syndicaliste flingué et qui baigne dans son sang, les souliers de Marien gravissant seuls un escalier, toute une gamme de photos très blues de l’Amérique au début du vingtième siècle, la Russie rurale d’avant la révolution, je revois charl nub 8.jpgGarbo la sublime, une Monroe rêveuse, Paris il y a plus de cent ans, les premières photographies de la lune en 1870, des nus somptueux, le précieux legs des albums d’une amie du couple Magritte, un homme derrière les barreaux, le pied cisaillé d’une suicidée, des visages anonymes rendus captivants et hypnotiques, d’inhumaines structures architecturales, de sinistres images d’exode et de misère… C’est un lieu cinglant, le musée de Charleroi. Un lieu intense, ardent. Le visiteur halète, il palpite. Une affolante suite, hélas lacunaire, de noms prestigieux me revient : Man Ray, Bettina Rheims, Cindy Sherman, Hubert Grooteclaes, Auguste Belloc, Marcel Lefrancq, Diane Arbus (des portraits réellement affolants), Nadar, Adolphe Neyt, Robert Doisneau, Jeanloup Sieff (une suite de trois nus somptueux), Willy Ronis, Jacques-Henri Lartigue, Luang Kuo Lung, Dorothée Lange, Edward Weston, Cartier-Bresson, Gustave Marissiaux, Eugène Atget, Erica Harrsch, Brassaï, Lee Friedlander, Raul Corralès (les portraits du Che), Mario Giacomelli (les séminaristes dans la neige), Andres Serrano, Lisette Model, Esko Männikö, Dick Durrance, Marc Riboud, William Klein, Stephen Shore, Georges Vercheval, Izis, Thomas Ruff, Philip Lorca Dicorcia, etc.

Les Jardins du Musée

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Un immense panneau, sur une superbe oeuvre du photographe japonais Nobuyoshi Araki, mitraillé de jets de couleur terne alors qu'il était exposé en façade. Nous présumons, au minitieux examen de la manière dont il s'est répandu, que le profanateur masqué devait être un éjaculateur précoce. La faute de maîtrise est courante chez le vertueux. Certes, il met tout à côté de la cible, mais ce valeureux sniper veille sur notre santé morale. Ceci me remet en mémoire l'excellent sketch de Federico Fellini, "Le Tentazioni del Dottor Antonio", acte II du film "Boccaccio'70". 

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Photographies des Jardins, Pascal Nivaille

Les trois expositions temporaires

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Et puis, il y a les trois expositions temporaires. Il y a celle du photographe américain Dave Anderson. Elle s’appelle tout simplement « Charleroi ». Après avoir travaillé pour Bill Clinton, après avoir été producteur sur MTV, Anderson entre en photographie. « En 2007, il publie un ouvrage 'Rude beauté', reportage autour d'une ville du Texas assez singulière et fermée sur elle-même. Héritier de photographes comme Walker Evans ou Dorothea Lange, Dave Anderson observe l'humanité dans sa complexité à juste distance. » (evene.fr). C’est ce reportage sur la cité de Vidor (Texas) qui retient l’attention du Musée qui lui confie la mission d’un reportage sur la ville de Charleroi. Oui, nous avons longuement regardé sa suite de photographies, une centaine, une suite qui privilégie les grands formats carrés. Du très sérieux travail, très consciencieux, intelligent, précis, avec tout au long de l’espace, une véritable palpitation, une vraie qualité de regard et de pertinence, une réelle dimension humaine, une impressionnante maîtrise de la couleur et un art réellement épatant et dynamique du cadrage. Le travail justifie l’initiative du Musée et de la ville, le reportage est une vraie et belle réussite. C’est une œuvre cohérente et dense, sans complaisance et, par ailleurs, sans malveillance : Andersen montre la ville avec ses chancres, ses abîmes, ses blessures, ses attraits, ses agréments, ses enthousiasmes, sa population et sa diversité culturelle. Il la regarde dans un grand sentiment de liberté créatrice et lui tend un miroir qui échappe aux clichés, un miroir où la lucidité et le tact, l’art et la pertinence, le talent et l’humanité sont clairement visibles.

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"Charleroi", Dave Anderson

Il y a Aurore Dal Mas. Elle propose « Ultima ». C’est une jeune et talentueuse photographe belgo-italienne. Cette suite d’une dizaine de hauts panneaux rectangulaires laisse sur une double impression de vastitude et de presque évanescence. La fragilité de l’immense. En même temps, cet art photographique présente une certaine parenté avec la gravure et repose sur la recherche dirait-on d’une sorte de frontière ultime avant l’évaporation, la quête de la fumée, de la buée même des choses. La trace et sa fuite, l’effacement, le fantôme des choses, leur voile, la presque disparition comme célébration fervente de la présence. L’espace de la jeune photographe laisse sur une impression d’encens et de spiritualité.  

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Aurore Dal Mas, "Ultima"

Et enfin, il y a la reine, la superbe, il y a Magali Koenig. Elle est née en 1952 à Lausanne. Sa plantureuse suite de photographies, « Milieu de rien », est une authentique merveille. « Depuis toujours, dit Magali Koenig, j’aime voyager et photographier et je photographie partout. Pas question de partir sans mon appareil. D’ailleurs, je vais dans des endroits que je choisis parce que j’ai envie d’y faire des photographies. Je m’arrête dans des décors qui me touchent, qui me semblent humbles ; qui me font sentir qu’ils aimeraient être autrement, mais qu’ils n’y arrivent pas. Dans ces endroits-là, je me sens bien, j’y guette la vie, ou les traces de vie ». « Pour mieux dire qui est Magali Koenig, explique Philippe Dubath, l’écrivain et photographe vaudois, on peut préciser qu’elle est photographe indépendante (elle y tient), qu’elle donne des cours à l’Ecole de photo de Vevey, qu’elle est photographe attitrée de la Fondation Theodora, qu’elle a un atelier à Lausanne. On peut aussi aller voir ses photographies, tirées sur papier baryté, et collées au mur. Simplement ».

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"Milieu de rien", Magali Koenig

Les photographies de la Suissesse ont été prises lors de pérégrinations en Sibérie, Géorgie, Russie, à Cuba, etc. Elles montrent, en des images d’une formidable originalité, des lieux insolites, étranges, sinistres, grotesques, vides ou étrangement bariolés dans lesquels l’art imparable de Koenig a détecté un indice de grâce, une situation poétique, une trace de beauté ou d’humour, le battement d’aile d’un frisson, le battement de cils d’un clin d’œil. Koenig invente, dans ses photographies, de la poésie en des lieux d’où elle semble exclue. Quand on contemple les photographies, oui, la poésie est venue au rendez-vous, oui, quelque chose s’est passé, oui, l’invention a eu lieu. Oui, le regardeur est totalement séduit, il jubile, il est ému, il est heureux d’être là. Dans ses photographies de lieux clos, (chambres, pièces de vie, salons), la télévision joue avec le décor d’un kitsch humble dans lequel elle ne s’adresse à personne. A personne qu’à l’objectif de Koenig. A personne qu’à ce subtil sens de l’absurde, ce nonsense délicat, poétique et merveilleusement feutré d’ironie de la photographe. Une ironie aimable, imparable. Et il y a un petit lieu de vertige en chacune des photos. A propos du travail de Magali Koenig, Nicolas Couchepin, le romancier de Lausanne, écrit ceci : « Les photographies de Magali Koenig représentent rarement des personnes. Et pourtant, on pourrait presque dire que ce sont des portraits. Quelqu’un vient sans doute de passer par là, juste avant le déclic. Ces lieux qui semblent fraîchement abandonnés, ces espaces voués au désenchantement, ces paysages à la fois immenses et remplis de cachettes, sont investis de toute l’émotion de la vie qui se déroule, hors cadre, juste avant, juste après». Et de poursuivre sur la série Milieu de rien «Les photos de Magali Koenig montrent des tas d’endroits proches et lointains ; ils ont tous en commun d’être à la fois familiers et abandonnés, et de représenter des milieux de rien qui vous ramènent au milieu de tout. On y entre, on tombe dedans, on a la sensation de voler, on sent l’odeur du soleil sur les plumes, on se dit qu’il nous arrive quelque chose, et à la fin, on ne sait plus si le bonheur s’appuie sur la nostalgie, ou si c’est le contraire. » Beauté formelle, génie de l’angle, de la composition, sens inédit de l’humour et de la grâce, puissante intelligence technique, voici encore quelques-uns des cordes qui orne l’arc-harpe de Magali Koenig la magnifique.

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Diane ARBUS

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Gustave Marissiaux

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Marc Riboud

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Marcel Lefrancq - "Eloge du carnage"

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Raul Corralès

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Mario Giacomelli

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Nadar, Georges Sand

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_de_la_photographie_%C3%A0_Charleroi

http://www.charleroi.be/node/186

http://plusmagazine.levif.be/fr/011-412-Le-Musee-de-la-photo-a-Charleroi-le-plus-grand-d-Europe.html

http://www.rtbf.be/info/regions/detail_le-musee-de-la-photo-de-charleroi-a-25-ans?id=7397953

http://www.lalibre.be/culture/arts-visuels/article/564033/la-photo-est-une-fenetre-sur-le-monde.html

Musée Microscopique de la Photographie

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DIANE ARBUS : photographe américaine, 1923-1971

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http://diane-arbus-photography.com/

 MARC TRIVIER : photographe belge, 1960

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Francis Bacon et Samuel Beckett par Trivier

http://www.facebook.com/pages/Marc-Trivier/158733414156200?sk=photos_stream

http://www.mep-fr.org/actu/expo-h2011_1.htm

NOBUYOSHI ARAKI : photographe japonais, 1940

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Nobuyoshi_Araki

http://www.arakinobuyoshi.com/

DOROTHEA LANGE : photographe américaine, 1895-1965

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http://www.yellowkorner.com/artistes/176/Dorothea-Lange.aspx

http://en.wikipedia.org/wiki/Dorothea_Lange

MARC RIBOUD : photographe français, 1923

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http://www.marcriboud.com/

Musée Microscopique de la Photographie

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MAGALI KOENIG : photgraphe suisse née en 1952

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http://www.esf.ch/koenig/#

WILLY RONIS : photographe français, 1910-2009

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Willy_Ronis

http://monsieurphoto.free.fr/index.php?menu=1&Id=3&ss_menu=1

GUSTAVE MARISSIAUX : photographe belge, 1872-1929

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Marissiaux

LEE FRIEDLANDER : photgraphe américain, 1934

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http://www.artnet.com/usernet/awc/awc_history_view.asp?aid=424415352&info_type_id=1

EDWARD WESTON : photographe américain, 1886-1958

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http://www.edward-weston.com/

Musée Microscopique de la Photographie

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JEANLOUP SIEFF : photographe français, 1933-2000  

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http://www.jeanloupsieff.com/

GARY WINOGRAND : photographe américain, 1928-1984

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http://www.atgetphotography.com/The-Photographers/Garry-Winogrand.html

ALFRED STIEGLITZ : photographe américain d'origine allemande, 1864-1946

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http://www.galerie-photo.com/alfred-stieglitz.html

EDOUARD BOUBAT : photographe français, 1923-1999

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http://www.edouard-boubat.fr/

MAN RAY : photographe américain 1890-1976

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http://www.manray-photo.com/catalog/index.php

Musée Microscopique de la Photographie

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TINA MODOTTI : photographe italienne, actrice, militante politique né en Italie, 1896-1942

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http://fr.wikipedia.org/wiki/Tina_Modotti

http://eve-adam.over-blog.com/article-tina-modotti-artiste-et-muse-1-108929463.html

http://www.moma.org/collection/artist.php?artist_id=4039

LEE MILLER : photographe américaine, 1907-1977

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http://www.leemiller.co.uk/

http://theredlist.fr/wiki-2-16-601-795-view-war-reporting-photojournalism-profile-miller-lee-1.html

LORETTA LUX : photographe allemande, 1969

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http://www.lorettalux.de/

DESIREE DOLRON : photographe néerlandaise, 1963

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http://www.desireedolron.com/

JEAN DIEUZAIDE, photographe français, 1921-2003

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http://www.jeandieuzaide.com/

Musée Microscopique de la Photographie

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Musée Microscopique de la Photographie

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Je hais les poètes (vivants) !

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Je hais les poètes  (vivants) !suivi de "Circus"

Denys-Louis Colaux

MaelstrÖm Editions, 2003 - (Extraits) - Photo : Jacky Lepage

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Juste avant d'expirer, je deviendrai un Esquimau.

L'étable répudierait un bouc qui sent l'homme.

En revenant de la chasse aux autruches, j'ai été grièvement mollesté par un colibri.

Pendant l'averse, le lac songe : "Nous avons de la visite".

La couronne mortuaire évoque toujours en moi l'idée d'une bouée de sauvetage un peu tardive

Quand la putain est en congé, le client ne couche pas avec l'innocence.

Dans l'espace qui sépare le désir de la volupté, on devrait pouvoir élever une cathédrale.

Il y a toujours une lampe d'autel entre les jambes d'une femme.

La misogynie, c'est l'hygiène des gens très sales.

Quand Josiane s'assoit sur l'éternel féminin, on ne voit plus que Josiane.

J'ai l'intuition que l'or du temps est marqué à l'effigie de la femme.

Voilà ce qu'il y a de foncièrement drôle ; quand nous partons, il n'y a guère que le chien de la maison pour nous escorter jusqu'à la grille.

J'entends un type qui hurle : "Que Dieu sauve la reine !" Je me récrie : " Pas d'accord, c'est tout le monde ou personne"

La femme s'entend à compliquer nos relations avec l'impassibilité.

On fait bien de se méfier de Dieu, à qui on ne connaît pas d'amis.

Trop peu de muses savent boire au goulot.

Les poètes achèvent d'épouvanter la poésie.

En Belgique, tous les poètes sont alpinistes.

Ecrire un poème, verser un doigt de porto dans la nuit.

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