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Channel: Denys-Louis Colaux

Consultation du blog


Extinction des feux ?

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Ouvrage à paraître de 42 nouvelles chez Jacques Flament -  Avec une couverture de Suzy Cohen - Plus d'informations bientôt.

Extinction des feux ?

Suzy Cohen (peintures) / Denys-Louis Colaux (poèmes) - Pas de danse 1

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Potence du chevalet

Les étoiles seront éteintes
Le crépuscule aura
Des sabots de boue noire
Les palimpsestes seront blancs
Un lent reste de vent
soufflera la cendre des livres
La neige n’ira plus
border le plexus roux des arbres
Des grappes d’oiseaux morts
sécheront au fil du silence
Les villes seront prises
sous la conque de leur couvercle
Les forêts auront bu
la dernière aumône de sève
L’océan lavera au sel
à la brosse à l’écume
de lourdes épaves blanchies

Les chevreuils et les loups
reposeront morts et ensemble
sur des lits fanés de fougères
Je ne voudrai 
désormais plus de rien
quand des barreaux
devant l’icône de tes yeux
auront scellé la fin du monde
D’ici là tout est bienvenu
l’âme du feu 
le génie de la neige 
le rouge et le feuillettement
le grand rivet d’or du soleil 
le lutrin à deux mains
la rotation du lit et la valse de l’île 
autour de la chandelle
le banquet et la danse
l’odeur chaude des aliments
et des vers nourriciers
dégustés à la même table
la même langue

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Presque présence d’un être

Promenant un son de grelot
l’être était là
pareil à un épouvantail
une tache un corbeau
un os noirci au feu

J’ai su qu’il s’agissait
sans doute
d’un être
car il me ressemblait

Lorsque je ne suis pas
un hévéa au vent
une épluchure du destin
un gibet sous le ciel
il arrive que moi aussi
en vérité je sois
pareil à un leurre à la lune
une souillure un charognard
un résidu de crémation
tout comme un être
un fakir assoupi
dans le moelleux des clous

Et ce son de grelot
c’était je crois
son âme qui tintait
ou bien un osselet
qui cliquetait
au fond de mon oreille

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Vertèbres & vertiges

Je désespère
je me déleste chaque jour
du fardeau de l’espoir
je jette les clous inutiles

Je saigne et je crisse
je hurle de toute ma porcelaine
j’amarre mon vertige
au souvenir de mon bateau

Je lance
à feu à fracture et à sang
de grands barouds de vie
sur le damier serré
de mon destin

J’aime de tous mes os
et mon désir gravit la pente

Il me faut chaque jour
après la cognée et la scie
réinventer
l’arbre debout
de mes vertèbres

 

L'oeuvre de Suzy Cohen mise en scène et en espace par Claire Cambie

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