MAGDALENA LAMRI
CE QU’ELLE NOUS COMMUNIQUE SUR ELLE :
Aimant jongler avec les médiums (peinture, collage, dessin), je tente de livrer un univers singulier teinté de mélancolie et d’onirisme. Après avoir étudié les techniques anciennes et contemporaines de la fresque à l’ENSAAMA Olivier de Serre (Paris), je choisis d’écouter les voix de la peinture et du dessin. En 2008, j’établis mon atelier à Montreuil (93) et multiplie depuis les expositions en France ainsi qu’à l’étranger.
Puisant, entre autres, mon inspiration dans la Littérature (Lewis Carroll, Shakespeare…), mon travail interroge inlassablement les limites du possible. Celui-ci résonne comme un rêve éveillé, une douce insomnie dans laquelle les frontières entre réalité et imaginaire sont brouillées. La représentation humaine est coeur de ma production. Mais sa présence est précaire. L’Humain tente d’évoluer dans un environnement fragile et peuplé d’un curieux bestiaire, semblant constamment défier les lois de Mère Nature. Les squelettes d’oiseaux continuent de chanter. Pendant ce temps, les lapins ne sortent plus des chapeaux mais bien des boîtes crâniennes, et, les petites filles sages conversent désormais avec des canaris démesurés.
Si l’Animal est omniprésent dans ma production, il n’est, surtout, que la représentation d’une faune intime : sorte de miroirs de l’âme, prolongements des doutes et des questionnements existentiels.
Des allusions à ma vie personnelle nourrissent également mon travail. La maternité, l’identité, le rapport à l’enfance constituent de merveilleux terrains de jeux… Il n’est d’ailleurs pas rare de voir les personnages de mes élucubrations prendre mes propres traits ou ceux de ma fille.
« Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? »
Alice au Pays des Merveilles, Lewis Carroll
SITE :
www.magdalenalamri.com
Née le 08/12/1985
EXPOSITIONS PERSONNELLES
Mai 2012 : Désa/corps, organisée par le webzine Boum ! Bang ! GALERIE LE CHAPON ROUGE, Paris 3
Avril 2012 : Il était une fois, Usine des Lilas, Les Lilas (93)
EXPOSITIONS COLLECTIVES
Nov 2012 : Vente aux enchères, Atelier Richelieu, organisée par le Rotary Club, PARIS 2
Oct 2012: « L'inquiétante Étrangeté », Galerie RICHARD DANTO, PARIS
Sept 2012: /HUMANATION / Rofaida Zaid Gallery, Galerie Claire Corcia PARIS
Sept 2012: « Songe d'un Faune », Collectif La Dérobée, la Métairie des Arts, st Pantaléon (19)
Avril 2012 : « Politics », exposition collective, Montreuil (93)
Mars 2012 : Salon René Clément-Bayer, Samoreau (77)
Fév. 2012 : « Crève-coeur », exposition collective, Montreuil (93)
Sept 2011 : « Le Bestiaire de mes nuits », Château de Saint-Auvent, 87
2011 : Collaboration avec la galerie ARTFILER, PARIS
Sept 2010 : « Songe d’un faune », , avec le collectif La Dérobée, Ste Orse, 24
Mai 2010 : PLACE AUX ARTISTES, Place Monge, Galerie ARCIMA, Paris
Avril 2010 : Galerie ARCIMA, Paris 6
Mars 2010 : CADAVRE EXQUIS, Primo Piano LivinGallery, Lecce, Italie
Mars 2010 : Salon René CLEMENT-BAYER, Samoreau (77)
Novembre 2009 : Carré des Créateurs de Colombes (92)
Novembre 2009 : Salon d’Art Contemporain de Paris-Bastille
Octobre 2009 : Galerie Dialogos, Paris (3ème)
Octobre 2009 : Salon des A.J.T. Espace DIALOGOS (Cachan 94)
PRESSE :
Hypewebzine # 4
Plateformag #48
INTERVIEW BLACK PIZZA : http://blackpizza.com/2012/02/16/le-monde-fragile-et-melancolique-de-magdalena-lamri/
INTERVIEW Represent ART
http://www.blast.fr/culture/culture-art/magdalena-lamri/
http://www.emptykingdom.com/main/featured/magdalena-lamri/
http://www.mutantspace.com/magdalena-lamri-paintings-evocative-figures/
http://www.boumbang.com/magdalena-lamri
PRIX
2012 : Prix de peinture de la ville d'Avon
2010 : Prix de peinture de la ville de Samoreau
2009 : Lauréate du Prix DIALOGOS
L'Autruche
PARCOURS
Diplôme Des Métiers d’ART Décor du Mur, option Fresque/Mosaïque, ENSAAMA Oliviers de Serres 2008
(Paris 15)
MANAA ESAA Duperré 2005-2006 (Paris 11)
Ecole d’Architecture Paris Malaquais 2004-2005
Année Préparatoire aux Ateliers de Sèvres 2003-2004 (Paris 6)
CE QUE NOUS ECRIVONS À PROPOS D’ELLE :
Ce qui d’emblée m’a plu chez Magdalena Lamri, c’est qu’elle crée des métaphores visuelles. Elle crée une transposition graphique de la métaphore. C’est une poétesse picturale.
Bien sûr, j’ai tout de suite été happé par son talent, sa griffe, son graphisme particulier, sa singularité, sa formidable originalité, son habileté virtuose au dessin et à la peinture. Tout cela est ici déposé comme une ornementale petite suite de précautions oratoires. Lamri est dans la pleine possession d’un art très sûr, maîtrisé et raffiné.
Mais en tout, dans cet art inédit, j’ai senti un petit plus, un petit halo, une plume spéciale au chapeau, un ingrédient supplémentaire dans le carburant essentiel, une aération délicieuse du cerveau et une merveilleuse oxygénation du lieu cérébral de l’imagination.
C’est une artiste simultanément pleine de tact et d'audace, c’est un être étrange qui a commerce avec les fées, avec les vrais individus du réel et de ses contingences, ses âpretés, ses joliesses, avec une sorte d’alizé surréaliste qui viendrait habiller et déshabiller ses modèles. Un ange du rêve est dans son univers, à côté de l’ange de la réalité dont Eluard garantissait l’inexistence. Le songe touche le réel, le gong du songe fait tinter la cloche du réel et inversement.
Les choses se passent dans un état intermédiaire, un lieu exceptionnel, une dimension nouvelle. Une enfant et une femme en elle combinent leurs rêves et leurs désillusions, leurs bonheurs aussi.
Il y a chez elle l’invention de l’équivalent du mot-valise : le dessin-valise. Les trouvailles sont merveilleuses, exquises et profondes entre la fillette-papillon et la femme-faon ou la femme-forêt, la femme-puzzle. Il y a dans ce monde extra-ordinaire et singulièrement vraisemblable, singulièrement semblable au vrai, ce curieux jardin comme en suspension dans l’air à l’instar d’un tapis volant ou d’un colibri, il y a, outre ces formidables formes et ces émanations poétiques, les signes désarçonnants d’un humour inattendu et d’autant plus savoureux.
Ici, bien sûr, il y a le conte, le fantastique, le fabuleux, le cocasse, le farfelu et le grave est là aussi sans toutefois arborer le masque repoussant de l’allure de gravité. Le sérieux est démasqué au bénéfice d’une gravité singulière, presque légère, d’une gravité sage et capable comme un aérostat de s’élever. Nietzsche disait des Grecs qu’ils étaient « superficiels par profondeur ». En ce sens, il me semble qu’il y a, par filiation philosophique, de la Grecque en Lamri. C’est dans le battement d’ailes qu’elle va à la profondeur. C’est un don merveilleux et qui m’enchante. Mais elle est tout autant capable d’assener une image écrasante, une image lourde et qui fait poids parce que Lamri n’est pas de ces artistes qui s’enferme dans un système et qu’elle ne s’interdit rien. Une grande liberté anime l'oeuvre.
Quand j’y regarde de plus près, il me semble que Lamri fait cohabiter et étinceler dans les beaux aspects de son art pictural toute la multiplicité de ses états : sa féminité singulière et séduisante, sa volatilité, sa sagesse, sa paix intérieure et son brouhaha secret, sa maternité, sa culture et son animalité, la belle quête d'une image de soi singularisée par une dimension parfois caricaturale, son sens de la farce et du rire, son imaginaire et son sens poétique, sa contagieuse félicité créatrice, son goût de l’esthétique, la rencontre étonnante et intelligente dans son univers contrasté entre le sens de la légèreté et des sensations de pesanteur et de masse. A l'intérieur de l'oeuvre, la fragilité et la force coexistent, la douceur et l'image offensive se succèdent, la pudeur et une sorte de cynisme se rencontrent. Tout cela soulève l'oeuvre, lui confère une énergie passionnante, une diversité captivante en même temps qu'une légitimité. Tout cela lui donne quelque chose de labyrinthique, on pense, enchanté et désarçonné, à une galerie-dédale, un lieu mystérieux, fascinant et hanté par un talent particulier.