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Channel: Denys-Louis Colaux
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Le PICTORIALISME (4)- suite

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Theodor (1868-1943) et Oskar HOFMEISTER, photographes allemands

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Frank EUGÈNE (1865-1936), photographe, peintre, graveur germano-américain

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Emile FRECHON (1848-1921), photographe français

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Annie BRIGMAN (1869-1950), photographe américaine

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George H. SEELEY (1880-1955), photographe américain

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Valérie Dumont-Sudre - Trésors découverts (27)

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Valérie Dumont-Sudre

Une gazelle dans un magasin de porcelaine

Biographie sur l’espace facebook de l’artiste :

http://www.facebook.com/pages/Val%C3%A9rie-Dumont-Sudre-collages/177169895735238

Auteur de nouvelles noires et polar, Valérie Dumont-Sudre délaisse régulièrement l'infographie et l'écriture pour s'évader dans la création plastique : les collages. Pages de magazines, prospectus, ciseaux, colle, elle détourne les images pour raconter encore, sans conformisme ni compromis, laissant les visiteurs imaginer la fin de l'histoire.

Espace de l’artiste et présentation par l’artiste :

http://www.valerie-dumont-sudre.sitew.com

Couper/coller une autre façon d'écrire, d'interpréter en réponse au conformisme imposé qui ne cesse de se développer et de se généraliser. À commencer par le premier regard. Car, si de loin, certains collages ressemblent à des montages numériques ou des photographies, il n'en est pourtant rien ! Ils ont été réalisés simplement à partir de magazines et de prospectus, les ciseaux et la colle pour seuls outils et se déclinent en plusieurs thèmes.

Auteur de nouvelles  noires  et polar, Valérie  Dumont-Sudre délaisse  régulièrement l'infographie et l'écriture pour s'évader dans la création plastique : les collages. Détourner les images pour raconter encore, sans conformisme ni  compromis, laissant les visiteurs  imaginer la fin de l'histoire.

Espaces consacrés à l’artiste :

http://www.creabook.com/valerie-dumont-sudre

http://www.myspace.com/valeriedumontsudre

L’artiste s’y présente ainsi : écrire des nouvelles noires, polar, fantastiques jeunesse, faire des collages, lire, marcher, regarder, observer, écouter, aimer, sentir, ressentir, toucher, photographier, la simplicité, la sincérité, la folie, l'urbain sous toutes ses formes (photos, films, histoire, architecture), rencontrer des Êtres Humains, des VRAIS, des vivants, les apéros (only si en bonne compagnie), mes proches, les mains, les sourires, LE sourire, les regards, LE regard, le sourire d'un regard, et toujours pour la douce et tendre folie, hiberner l'hiver, FUIR les nuisibles, les profiteurs, les arrivistes, les superficiels, les façadiers, les chevilles qui enflent, les têtes qui gonflent, les nombrilistes, les mains égoïstes, les bouches égocentriques, les Moi-je et les Tu-dois pour mieux profiter des personnes aimées, mais surtout pas faire le ménage !

http://valeriedumontsudre.jimdo.com/

Ce que nous pensons d’elle :

Malgré (ou plus sûrement encore, grâce à) une certaine variété dans la manière et les abords, il y a, comme chez les grands couturiers par exemple, une griffe Dumont-Sudre, une façon. Une élégance. Il y a un évident bagage surréaliste, très revendiqué et parfaitement assumé, mais c’est un héritage extrêmement singularisé. Toute cette élégance et cette élégance jouée, cette élégance à double fond lustrée d’un vernis d’ironie, me donne parfois à penser au raffinement des décadents dont le mouvement se caractérise, selon Rincé et Lecherbonnier, par  « sa désespérance teintée d’humour et volontiers provocatrice ». Dumont-Sudre est un être de culture, une créature urbaine adroite, subtile qui descend dans le magasin de porcelaine d’une façon inédite : elle y mène paître la gazelle. Elle n’y brise rien. Elle se contente de tout réformer, de tout restructurer, de tout tordre, de tout saboter, réassembler, de tout mettre sens dessus dessous. Elle défigure les traditionnelles figures de style de l’image, les canons, les stéréotypes, les lois de la belle icône aryenne et publicitaire. Elle a l’irrespect gourmé des gens qui ont du style, de la classe et de l’imagination. Et à partir de l’image rabâchée de la femme-objet, à partir de ses fastidieux avatars, dans un effet de provocante surenchère,  en libre démiurge, elle engendre la femme-accessoire, la femme pliante, la femme télescopique, la femme totémique et utilitaire, dans un univers si singulier, à la fois intimement poétique et inlassablement sarcastique, que le beau et le farfelu, le fascinant et le drôle, l’esthétique et le délirant créent un prodigieux espace où l’ambiguïté triomphe. Où l’ambiguïté nous met en joue (en joie, en nage, effroi, etc.). Cette aventure ludique et artistique avance si loin, progresse si haut qu’elle aboutit à l’effarante, à l’abracadabrante création de masques industriels (confectionnés dans l’incessante déferlante de l’image publicitaire de la femme) qui rappellent les magnifiques masques de la culture africaine. Dumont-Sudre, avec un goût insidieusement irréprochable, associe l’art périlleux et exigeant de la bouffonnerie aux exigences de la distinction. Elle crée, mission éminemment artistique, le litige essentiel.  Ainsi mené à son paroxysme, le jeu artistique qu’elle conduit savamment atteint à la virtuosité et à une efficace troublante. Et ici advient quelque chose de fabuleux à nos yeux : ce sont l’art et ses cheminements, notre errance à la fois inquiète et crédule parmi ces flûtées des nouveaux appeaux de la chasse aux pigeons, notre incertitude devant la quête de nouvelles et affolantes aventures artistiques, notre sens profane de l’adoration et de la consommation mêlées, notre scepticisme décontenancé, notre avidité dévoratrice et notre hébétude finale qui sont mirés comme des œufs dont la fraîcheur n’est pas garantie. Tout est donc art ? Le désir multiple, polymorphe, incontrôlé d’art et le désir hérétique et vital de se moquer de l’art ? Se pourrait-il que le remarquable travail de Dumont-Sudre nous tendît un piège d’une vertigineuse intelligence ? Attention, les gens qui jouent, pour peu que le talent prenne part à leur jeu, sont redoutables. Qu'est-ce en somme que cet objet-sujet qu'elle crée ? Un sacré veau d'or, un totem contemporain, une icône hérétique ? Un casse-tête ?

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Roman VISHNIAC

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Roman Vishniac

Photographe américain d'origine russe, 1897-1990. Vishniac est biologiste et historien de l'art. Il est connu pour son travail en microbiologie. Son oeuvre photographique est centrée sur la culture et la vie des Juifs d'Europe de l'Est avant la Shoah. Il a oeuvré dans les quatiers et les ghettos juifs et a révélé un puissant attachement à ses racines juives. Pour obtenir plus d'informations sur l'artiste : 

http://vishniac.icp.org/ 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Roman_Vishniac

Articles et documents :

http://www.revoirfoto.com/p/?pg=50&c=9&lg=

http://www.evene.fr/celebre/biographie/roman-vishniac-24728.php

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"La Jeune Fille" de Vincent Descotils

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La Jeune Fille de Descotils

J’ai dit déjà tout le bien que je pense de l’œuvre de Vincent Descotils. Mais ce n’est pas assez encore, une nouvelle vague de voluptueux enthousiasme me submerge car cet artiste ne cesse de créer de nouveaux bijoux photographiques, des pièces subtiles, gracieuses et fortes, des œuvres où son génie des contrastes, des nuances, l’intelligence de sa capture, son goût pour la beauté triomphent. De feuilleter ses merveilleux albums, je renoue avec le frisson de l’enchantement. Les dernières photographies qu’il vient de publier tiennent en une merveilleuse suite de onze photographies intitulée La Jeune Fille. Une suite que, pour mon bonheur personnel, pour celui de mes visiteurs j’ai, avec l’accord du photographe, plaisir à relayer ici. La publication, sur les pages de l’artiste, est assortie d’un message que je souhaite reproduire. Le voici :

Amis, collectionneurs et mécènes, je lance la production d'une nouvelle série en sublimation sur corian format 20x30 (13 ex, numérotés et signés) pour un prix unique de 65 euros (frais d'expédition compris). Cette vente me permettra de financer des tirages grands formats pour ma prochaine exposition en novembre 2013 dans une galerie parisienne réputée! Vous pouvez commander (en message privé) jusqu'à fin mai. Merci pour votre aide! Vincent.

Pour permettre aux amateurs de contacter l’artiste, je communique à nouveau ses références, son site et son adresse électronique sur fb :

http://www.vincentdescotils.com 

vincent.descotils@facebook.com

Descotils, oui, car voilà, à mes yeux, un grand pictorialiste contemporain, quelqu’un qui reste un pionnier, un chercheur, un inventeur. Voici cette merveilleuse suite d'onze  photographies intitulée La Jeune Fille. Je crois Descotils doué au point d’inventer ce qu’il voit.

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Bernard G. Silberstein

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Bernard G. Silberstein

Photographe américain né dans l'Illinois en 1905. A construit sa réputation internationale en travaillant pour de prestigieux media comme le National Geographic, Life, New York Times. Ses photos des muralistes mexicains et de la belle et talentueuse Frida Kahlo ont fait le tour du monde. Il décède à Cincinatti en 1999.

Quelques liens utiles :

http://www.annexgalleries.com/artists/biography/2183/Silberstein/Bernard

http://www.tumblr.com/tagged/bernard%20silberstein

http://www.mutualart.com/Artist/Bernard-Silberstein/FAAF281B1E2D3607

Portraits de Frida Kahlo et Diego Rivera

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Mes peintres favoris (26)

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Pour en voir et savoir davantage sur les artistes qui suivent, suivez ce lien :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.327167590742961.1073741863.100003491699140&type=3 

FELICE CASORATI, peintre italien, 1883-1963

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LEON BAKST, peintre, décorateur, créateur de costumes de ballet russe, 1866-1924

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VOJTECH PREISSIG, peintre et graphiste designer tchèque, 1873-1944

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CECILE WALTON, peintre, illustratrice et sculptrice écossaise, 1891-1956

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JOHN ATKINSON GRIMSHAW, 1836-1893, peintre britannique

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HEINRICH VOGELER, peintre allemand, 1872-1942

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WALTER SAUER, peintre, dessinateur et graveur belge, 1889-1927

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Patricia Robert Smith

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Patricia Robert Smith 

De "nationalité vagabonde" selon son expression, photographe vivant en France et née en 1954, Patricia Robert Smith est une artiste remarquable et polymorphe : c'est essentiellement une esthète raffinée, une artiste douée pour la nuance, la souplesse, elle manifeste une espèce de nostalgie pour des époques révolues et puis, d'un seul coup, à travers une photo, elle est pleinement contemporaine, elle met au point un glamour haute facture, son art ne se départ jamais de l'élégance, elle invente des atmosphères picturales précieuses, c'est une coloriste subtile, une poétesse visuelle, elle excelle encore dans le bâtiment d'ambiances fantastiques et mystérieuses. P.R.Smith crée de superbes univers artistiques qui semblent s'établir, en raison d'une remarquable acuité technique, sur une ligne du temps qui va du daguerréotype à l'image numérique. On va, dans son sillage, de la superbe hésitation de l'image primitive aux sophistications de l'image contemporaine. Son art subtil peut, tout en restant dans l'univers de la photographie et en s'appuyant sur un réel génie inventif, s'apparenter à de la gravure, du dessin, de la peinture. L'oeuvre de la photographe compte de purs joyaux comme la série Dance with me, magnifiques images de jambes de ballerines mettant en mouvement de longues et amples étoffes ou les élégantes et classieuses icônes de Women in black. Des photos non titrées comme les clés, la maison au sommet de la colline, la jeune fille de dos en longue robe blanche ou l'oiseau à la cime des arbres, pour n'en citer que quelques-unes, atteignent à la dimension poétique. (Elles sont reproduites ci-après). Ses nus sont d'une beauté sublime, géométries souples et mobiles, presqu'aériennes, chairs diaphanes qu'orne un point de couleur parfois, coulées de lait, vapeurs et volutes féminines, images gracieuses et distinguées... Il faudrait qu'encore je mentionne les images merveilleusement infusées d'âme qu'elle appelle ses Pastels et qui sont parentes de la dentelle, de l'ivoire, de la framboise, du bleu fragile de mai, du scintillement de la rosée, de la perle, de l'arc-en-ciel et de la nacre. En filigrane de ces compositions légères et charmantes, on sent le battement de coeur d'un oiseau. Orfévrerie, lait d'ânesse  Mais je n'ai rien dit encore car le trésor est vaste. Il exige une visite patiente, à pas feutrés. Et pour se forger une opinion sur la qualité de l'oeuvre, le visiteur exploitera les deux liens ci-après. 

Toutes les oeuvres reproduites dans cet article sont la propriété de Patricia Robert Smith 

https://www.facebook.com/patynett

http://patriciarobertphotos.blogspot.be/

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LES DAGUERRÉOTYPES

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WOMEN IN BLACK

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DANCE WITH ME

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QUELQUES NUS

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PASTELS

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Nan GOLDIN

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NAN GOLDIN

photographe américaine née en 1953

A12.jpgNan est née (tudieu, ça sonne) à Washington, en 1953. Elle se dirige tôt vers la photographie : adolescente, 15 berges. Le suicide de sa soeur la marque. Est-ce que cette disparition soudaine est à l'origine de son désir de conserver les images des siens, parents, amis... Chez Nan, le principe, c'est de tout photographier, tout embarquer dans la mémoire, elle semble penser, Nan, que tout, dans la vie, fait signe et que chaque signe mérite d'être perpétué. Des gens, certains, penseront que c'est indélicat, vulgaire, impudique, obscène. Je ne sais pas. Ils sont inventifs dans le mépris, les gens, exubérants. C'est pour ça qu'on les aime, cette faille, cette fêlure. Mais les albums de Nan, à mes yeux, ce sont des célébrations de la vie douloureuse, sublime, vacharde. Des célébrations fragiles de la vie dans toutes ses extensions : l'amour, la maladie, la mort, la came, la déglingue, la peignée administrée par l'amant, les changements physiques... Nan a regroupé un grand nombre de ses photos dans un album intitulé "All by myself". Parfois, le meilleur chemin vers l'autre, c'est d'être pleinement soi. Il y a la faune underground, dans ses albums. Elle est underground, Nan, comme chacun d'entre nous, mais elle, elle le sait. Cette faune aussi, face au vent, dans ses apories et ses foireux envols, je la trouve poignante. Elle a sa beauté. Son parti pris ne me rebute pas, à la flore underground. Il a aussi une petite allure de diagnostic. Les albums de Nan, ce sont, somme toute, des images de notre vie, de nos désarrois, nos exaltations, nos naufrages. Crosière & calvaire de notre vie. C'est sans fard, sans masque, à vif. Nan, c'est la photographe de la vraie nudité. Une sorte de poésie en vers libres et déchirés, déchirants. Elle me plaît. 

Des liens vers elle :

http://www.matthewmarks.com/new-york/artists/nan-goldin/

http://photonumerique.codedrops.net/spip.php?article35

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nan_Goldin

http://www.artnet.com/artists/nan-goldin/

http://www.youtube.com/watch?v=0Z3sihEuiEk

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Nikolay KOLEV

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NIKOLAY KOLEV

AA1.jpgNikolay Kolev est un photographe portraitiste bulgare. Né à Gabrovo en 1983, il vit à Sofia. Il possède un site qu'il faut absolument visiter : http://www.noportrait.com/enter/. Il a un sens un peu pastel de la couleur et il y a quelque chose de délicieusement automnal dans son image, oui, les velours de l'automne sont là. Les parures délicates de l'automne. Les femmes qu'il photographie me font penser à des héroïnes romanesques avec toutefois une presque absence de théâtralité et parfois, quand il y a mise en scène, c'est au travers d'une belle touche d'originalité, d'une plaisante invention visuelle. Cette belle créature met sécher au fil à linge ses sachets de thé, la superbe femme-livres exerce sa magie, un tableau-thé en suspension suit la magnifique femme-tableau. Sur fond de mur de briques, la femme-parapluie atterrit. J'aime l'infime et superbe AA&.jpgfemme à l'arbre mort, envoûtante graine de vie au pied d'une énorme mort baroque. La beauté inédite de la femme tatouée me charme. Oui, le charme est avec ces photos, comme un fidèle allié, il veille sur elle. Le hiératisme de la femme au tunnel est un superbe instant de poésie formelle. Regardez donc lentement l'iconsotase de Kolev, c'est un lieu que la grâce hante. Ces splendides images infusent dans la belle eau d'un surréalisme paisible et séduisant. Mais il n'y a pas de place pour l'excès ou la dérive, l'imagier respire dans l'ensemble très paisiblement. Les femmes de Kolev, appelons-les les Koléviennes puisque le mot me semble agréable, ont à voir aussi avec les amoureuses en attente et les penseuses. Oh, j'aime ces femmes en forêt, belles
AA1.jpgnymphes songeuses, lentes dryades, flore épanouie dans une si remarquable sourdine de couleurs délicates,  oui, ces jolies naïades voluptueusement répandues dans le lait de leurs reflets. Elles semblent suspendre un instant la coulée du temps. Ses portraits d'intérieur ont autre chose encore, une façon de frôler l'ombre, de semer de l'ampleur, de rendre le glissement d'une étoffe, la chute d'un drapé, l'onde d'une chevelure. Certaines photographies, merveilles en sépia, atteignent à l'hypnose, à la fascination. Kolev est une mosaïque artistique dans la composition de quoi entre un pastelliste savant, un pictorialiste sensible, un orfèvre, un peintre, un graveur, un dompteur de lumières, un poète, un fantaisiste. Il y a beaucoup de douceur dans cet univers étrangement hospitalier et qui respire si parfaitement. Et j'étais, perdu dans la contemplation de l'oeuvre, éberlué par le nombre de photographies que j'eusse volontiers emmenées dans les cimaises mon article. On verra qu'il y a ici de vraies merveilles. Je m'honore de leur délicate et si précieuse présence en mon petit panthéon.

Toutes les photographies reprises dans cet article sont la propriété de Nikolay Kolev.

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Voici ce que j'appelle deux merveilles. Pas un centimère carré qui ne soit accompli, qui ne participe au discret éblouissement du regardeur. Oui, la lumière percole ici selon deux débits distincts mais pour deux effets sublimes. Deux merveilleuses et distinctes négociations avec la lumière. La beauté de la femme, sa gestuelle, la façon par laquelle elle s'accorde à la presque absence de décor (à gauche, les ocres dorés, à droite, un effet graphique mural somptueux), les jeux d'étoffe, tout participe au beau mystère de la naissance de deux grandes photographies.

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On se plaît, n'est-ce pas, dans les lieux de cette création. Les Koléviennes sont distinctes mais chacune apporte sa fragrance au verger. Une adorable songeuse et une pointe de japonisme à droite, dans un très beau noir & blanc.

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Une once de vent dans le champ ou l'exhalaison musquée de l'automne roux pour écrin. Il va falloir que je cesse de commenter où je n'en finirai jamais de placer mes pépites. 

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Plus haut, un visage d'une beauté exceptionnelle et qui me fait penser à un profil d'Alfons Mucha, ici, sur sol rouge, la petite fleur de vie devant la mort monumentale.

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Je me sens bien dans cet imaginaire. Ici, Beauté sculpturale parmi les esquisses de sculptures et puis celle, l'exquise, qui met à sécher ses sachets de thé.

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La femme-livre, devant l'arbre dont elle semble devenir le vivant socle, le vrai couple et le couple de plastique, la fausse nudité et la vraie vie, le tout repris par l'écran spéculaire.

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Sylphide et nymphe des eaux, un imagier antique et nouveau, capture élégante de la lumière, immersion dans l'immuable. 

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Deux photographies qui me ravissent. La première parce que tout est éloquent, du fond à l'avant-plan, et forme une image qui saisit, intrigue et retient, la seconde, pour la femme un peu penchée par pluie, la robe estivale dans l'averse, l'eau au sol, le fond. Je demeure suspendu, je n'ai pas envie de passer à autre chose.

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Une surprise, femme nue sur le chemin. Oui. Inhabituel. Inattendu. Beau. Charmant. Diversion splendide devant le lointain qui se noie dans son flou.

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Les belles et le pastel, l'automne. Les femmes ont mis leurs belles robes pour sortir en forêt. L'une et l'autre se sont accordées à l'herbe, aux fleurs, aux feuilles et aux arbres. Et au mystère, sa hantise.

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Subtiles variations sur une unité de tons. Charme étrange et discret de la gestuelle, parfaite insertion de la femme dans le lieu. Dans l'assaut quotidien, incessant, le harcèlement journalier des images putassières, recueillons ceci.

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Fées de forêts. Lucioles et papillons féminins. Lutherie dans l'image. J'entends des violons, un violoncelle, au loin un alto. Crémone en forêt, à l'orée. Le mot lisière se rappelle à la féminité extrême de son genre. 

QUATRE TABLEAUX EXQUIS

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La beauté tatouée que j'évoquais. C'est un agrément rare, précieux d'être surpris par une forme nouvelle de la beauté. Tout est beau ici, la femme, l'inclinaison de la tête, une gravité dans le visage, la surprenante fresque corporelle, la position des mains, les planches du fond. 

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La charmante fillette. Petite digression : je me demande parfois qui photographie les gens laids, les beaux difformes, les pas montrables, les pestiférés, les grands abîmés ? Est-ce qu'ils attendent qu'on apprivoise leurs traits ou craignent qu'on s'approche d'eux ? Qu'est-ce qu'ils pensent, les affreux, des belles Koléviennes ? Qu'est-ce que nous pensons d'eux ?

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Oui, j'aime cette photographie parce qu'elle me ramène à la définition du beau selon Baudelaire dans Fusées. "J'ai trouvé la définition du Beau, de mon Beau. C'est quelque chose d'ardent et de triste, quelque chose d'un peu vague, laissant carrière à la conjecture. Je vais, si l'on veut, appliquer mes idées à un objet sensible, à l'objet par exemple, le plus intéressant dans la société, à un visage de femme. Une tête séduisante et belle, une tête de femme, veux-je dire, c'est une tête qui fait rêver à la fois, - mais d'une manière confuse, - de volupté et de tristesse ; qui comporte une idée de mélancolie, de lassitude, même de satiété, - soit une idée contraire, c'est-à-dire une ardeur, un désir de vivre, associés avec une amertume refluante, comme venant de privation ou de désespérance. Le mystère, le regret sont aussi des caractères du Beau". Voilà ce que cette photographie me remet en mémoire, voilà cette Fusée qu'elle attise.

LA FEMME-TABLEAU

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Voilà, cette suite montre la manière dont parfois Kolev scénarise ses photographies. Ceci achève de me ravir. Pour tout dire, j'ai passé une bonne partie de la nuit avec les créations de Nikolay Kolev. Je me sentais bien dans cet univers, je n'ai pas eu envie de rompre la magie, d'éteindre l'étincelle. 

C. Yarnall Abbott

Aube du 21 mai 2013

KAMOINGE - Les Photographes Afros-Américains.

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KAMOINGE 

photographes afro-américains

un groupe de personnes agissant ensemble

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Le groupe s'est constitué à New York en 1963 (l'année même où la charte des droits civils était introduite au sénat américain) en réaction à la sous-représentation de photographes noirs dans le monde de l'art. Le groupe s'est donné pour mission de représenter la vie quotidienne afro-américaine. Le mot "kamoinge", issu du kikuya (un langage de l'Afrique de l'est), signifie "groupe de personnes travaillant ensemble".

http://www.kamoinge.com/

http://dodgeburn.blogspot.be/2010/02/kamoinge-photographers-group-show-in.html

http://raysjumpin.blogspot.be/

http://thelouisdraperproject.wordpress.com/2013/02/07/kamoinge-part-i-origins/

http://thelouisdraperproject.wordpress.com/tag/kamoinge/

Voici quelques-uns des artistes de ce groupe :

Salimah ALI (née à Harlem, poétesse & photograhe)

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http://www.salimahali.com/main.htm 

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Anthony BARBOZA (né en mai 1944 aux Etats-Unis, Massachusetts)

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http://www.barbozastudio.com/

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Mark LEE BLACKSHEAR (photographe américain né à Brooklyn en 1953)

http://www.markblackshear.com/

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Spencer BURNETT (http://facebook.com/burnett.spencer)

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Adger W. COWANS (photographe américain né en 1936 à Columbus, Ohio.

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http://adgercowans.me/AdgerCowans.me/Welcome.html

http://www.answers.com/topic/adger-w-cowans

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Gerald CYRUS (photographe américain né en 1957 à Los Angeles, California)

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http://www.geraldcyrus.com/Home.html

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C. Daniel DAWSON ( photographe américain http://www.dvrepublic.com/view.php?sid=4)

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http://www.unl.edu/ias/lectures1112.shtml

Albert FENNAR (photographe américain né à New York city en 1938)

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http://www.kamoinge.com/albertfennar.htm

http://www.zvab.com/advancedSearch.do?author=%28Albert+Fennar%29+Crawford%2C+ed.+Joe

http://www.zvab.com/Photographers-Annual-Volume-Signed-Photographer-Albert/65206139/buch

Collette V. FOURNIER

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http://www.kamoinge.com/Fournier/docs/COLLETTE%20FOURNIER%202006%20BIO.pdf

http://caribjournal.blogspot.be/2013/05/collette-fournier-photography.html

http://www.artslant.com/global/artists/show/296251-collette-v-fournier?tab=PROFILE

http://www.youtube.com/watch?v=K-qQ4lYYCrE

http://aaduna.org/penalver.html

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Russell K. Frederick (De parents panaméens, il est né à Brooklyn, en 1970)

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http://www.russellfrederick.com/

http://pdnphotooftheday.com/2012/08/16353

http://www.kickstarter.com/projects/957947489/black-a-solo-exhibition-with-russell-k-frederick 

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Jerry JACK (né en 1962 sur l'île d'Aruba, une île de la mer des Caraïbes, faisant partie des petites Antilles, au large des côtes du Vénézuela)

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http://www.flickr.com/people/jerryjack/

https://www.facebook.com/jerryjackphotography

http://www.myspace.com/jerryjackphotography

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Wayne LAWRENCE (né à St Kitts West Indies en 1974, établi à Brooklyn)

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http://waynelawrenceonline.com/

http://www.featureshoot.com/2011/03/wayne-lawrence-new-york/

http://feature.instituteartistmanagement.com/?category_name=waynelawrence

http://features.instituteartistmanagement.com/waynelawrence.html

http://500photographers.blogspot.be/2011/01/photographer-215-wayne-lawrence.html

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Toni PARKS, photographe américaine née à Minneapolis, Minnesota

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http://www.kamoinge.com/toniparks.htm

http://www.nytimes.com/2011/01/30/nyregion/30artwe.html

http://castlegallery.cnr.edu/185/bridging-the-gap-photography-by-gordon-parks-and-toni-parks/

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John PINDERHUGHES (photographe américain né en 1946 à Washington)

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http://www.jpinderhughes.com/

http://www.answers.com/topic/john-pinderhughes

http://burgessfinearts.com/pinderhughes.html

http://www.enfoco.org/index.php/photographers/photographer/pinderhughes_john/

http://www.junekellygallery.com/artists/pinderhughes.htm

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Herb RANDALL (photographe américain né en 1936 dans le Bronx)

http://en.wikipedia.org/wiki/Herbert_Randall

http://www.thehistorymakers.com/biography/herbert-randall-41

Eli REED (photographe américain né en 1946, professeur de photojournalisme à l'Université du Texas, chez Magnum Photos depuis 1983)

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http://www.magnumphotos.com/C.aspx?VP3=CMS3&VF=MAGO31_10_VForm&ERID=24KL53ZE3H

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eli_Reed

http://en.wikipedia.org/wiki/Eli_Reed

http://digitaljournalist.org/issue0007/erintro.htm

http://journalism.utexas.edu/faculty/eli-reed

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BEIRUT

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RWANDA

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LA MÈRE-ADOLESCENTE

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Herb ROBINSON (photographe américain établi à New York depuis une quarantaine d'années)

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http://herbrobinsonphotography.com/about-2/

PARIS

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ITALIE

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BLACK PLUS WHITE

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Radcliffe ROYE (originaire de Jamaïque, né en 1969, ce photographe est établi à Brooklyn)

http://www.royephotography.com/

http://www.davibejamaica.com/actualites/medias/4936-radcliffe-roye-le-photographe-au-service-de-lhumanite.html

http://500photographers.blogspot.be/2011/02/photographer-223-radcliffe-roye.html

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iconographie : http://500photographers.blogspot.be/2011/02/photographer-223-radcliffe-roye.html

Jamel SHABAZZ (ce photographe américain rend compte de la vie ubraine depuis une trentaine d'années)

http://www.jamelshabazz.com/

http://en.wikipedia.org/wiki/Jamel_Shabazz

https://www.facebook.com/pages/Jamel-Shabazz/16841597946

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Ming MURRAY SMITH (cette photographe américaine est née a Detroit dans le Michigan et a grandi à Columbus en Ohio. David Murray, le musicien de jazz, est l'époux de cette célèbre photographe).

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http://hfas.org/component/k2/item/45-a-look-at-the-work-of-ming-murray-smith

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Frank STEWART (photographe américain né dans le Tennessee, il a grandi à Memphis et Chicago)

http://www.frankstewartphoto.com/

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June DeLairre TRUESDALE (photographe américaine)

http://www.kamoinge.com/junedelairretruesdale.htm

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Shawn WALKER (photographe américain né et élevé à Harlem)

http://www.kamoinge.com/shawnwalker.htm

Budd WILLIAMS 

http://www.kamoinge.com/buddwilliams.htm

Retenir Georges Moustaki

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MOUSTAKI S'EN VA

Le chanteur descendu du songe y est remonté

http://www.creatweb.com/moustaki/

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Il est né en Egypte, à Alexandrie, en 1934, il est italo-grecque et ensuite français, il est de partout, du Brésil aussi, il écrit, compose, interprète, il peint également. Il se retire le 23 mai 2013. Un jour, au début des années cinquante, ayant entendu Brassens en concert, il découvre sa voix/voie. Il vouera au Sétois une indéfectible fidélité. Il a longtemps été compositeur parolier avant de s'avancer lui-même sur la scène. Georges Moustaki, c'est un type à part, à part des radiios, des circuits organisés, à part de l'image de l'homme.  C'est le poète beatnik, le barbu à cheveux longs, la gratte voyageuse et la voix feutrée. Celui qui aime à sa voix le soulignement d'une voix de femme. Le folksinger des quatre horizons. J'ai toujours pensé qu'il était beau comme tout, qu'il avait une agréable féminité dans le regard, qu'il était comme empli d'une douceur exhaussée d'une petite épice de cynisme. Avec des yeux calmes et tendres. Il est à quelques coins de rue de l'histoire de ma vie. Fidèle, présent. C'est celui qui écrit pour Piaf, qui chante en face de Barbara, les yeux dans ses yeux, c'est une paix en marche, c'est une volonté politique aussi, un grand doux, un homme de gauche, un utopiste, un amoureux permanent, un gars qui cligne des yeux au ralenti. J'ai lu que Moustaki avait une devise, tirée d'un texte d'Antoine Blondin, celle-ci "l'homme descend du songe". Il y a dans son sac-à-dos des titres superbes, pour lui ou pour les autres. Que chacun constitue sa petite écluse pour retenir du beau Métèque ce qui lui va droit au coeur. Il n'y a pas besoin de l'aval des radios ou des médias, que chacun, librement, mette la main sur ses petits trésors. Il y en a. J'en ai la main qui frémit. Moi, hésistant entre cent fruits que j'aime, pour que Georges Moustaki reste avec moi, je cueille et recueille ceux-ci :

Le Facteur - avec Catherine Leforestier

http://www.youtube.com/watch?v=0RN0jhDW4FQ

Et pourtant dans le monde

http://www.youtube.com/watch?v=i73vawI4Zys

Le temps de vivre

http://www.youtube.com/watch?v=SKr57h39LOs

L'Inconsolable

http://www.youtube.com/watch?v=lKkdWAjLaYg

Ballade pour cinq instruments

http://www.youtube.com/watch?v=zGuoHFZTNV0

Il y avait un jardin

http://www.youtube.com/watch?v=1Xw4fZMurEg

Sarah (d'après Baudelaire)

http://www.youtube.com/watch?v=YK9f6DPpul0

Il est trop tard

http://www.youtube.com/watch?v=1LkmvFo4i5s

Ma Liberté

http://www.youtube.com/watch?v=G4TBlPc18SM

La Philosophie

http://www.youtube.com/watch?v=DbeRF--jQpM

Sans la nommer

http://www.youtube.com/watch?v=ouaytC9njFU

Ma Solitude

http://www.youtube.com/watch?v=mIaJ5gkv3kg

Les Eaux de mars

http://www.youtube.com/watch?v=PxMjenL4k-g

En Méditerranée

http://www.youtube.com/watch?v=to1KyJ-5EHM&list=PL3C23CB377C0D31C1

Dire qu'il faudra mourir un jour

http://www.youtube.com/watch?v=VN_LpWDJesk&list=PL3C23CB377C0D31C1

Déclaration

http://www.youtube.com/watch?v=GSZYYC9-Ogw&list=PL3C23CB377C0D31C1

Le Métèque

http://www.youtube.com/watch?v=841TUAhwJ7s

François Rommens

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FRANCOIS ROMMENS

une puissance subtile

Nous allons aborder l'oeuvre d'un artiste français, co-fondateur avec Nicole Fily, d'un espace photographique que nous célébrons très régulièrement et qui est dénommé "Sensual Photography", véritable vivier de jeunes artistes photographes que je recommande très vivement à l'attention du visiteur (http://www.sensual-photography.eu/). J'ai noué avec François Rommens et Nicole Fily des relations d'amitié et de complicité, des relations qui ont eu pour socle leur talent et leur magnifique espace ouvert, sur rigoureuse sélection, aux jeunes talents du monde. 

François Rommens, né à Lille en 1965, est un photographe à présent établi à Brest, ville où le tonnerre a été inventé. La Bretagne inspire Rommens, on le verra, elle trouve en lui une sorte de chantre et de peintre, disons un photographe très épris et diablement doué. Sa Bretagne, - la Bretagne telle qu'il la voit et la saisit -, a quelque chose de légendaire. Les architectures sauvages et naturelles de la Bretagne sont captées comme des trésors de l'humanité, des fleurons du grand patrimoine de l'humanité, ce que, au demeurant, elles sont sûrement. Le paysage selon Rommens a du souffle, de la carrure, du fond. Il est d'une veine sombre, encrée, avec des ciels fastueux et chargés, de grands espaces sauvages, une allure de grand mythe celte, il a quelque chose d'un vigoureux poème visuel étiré sur une immense ligne de temps dont le puissant noir & blanc intensifie la profondeur. On y voit les siècles et le présent s'entendre dans une geste solide et esthète. J'ai envie de dire qu'il y a une certaine virilité dans ses panoramas.

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Et puis, maître François pose un somptueux sujet physique et métaphysique sur la conque de sa Bretagne adoptive. On va voir le talent qu'il met à déposer la perle dans le bénitier de l'huître. Le frémissement est au rendez-vous de la beauté pudique qui dissimule son visage, de la jeunesse nue et assise dans l'écrin de la flore bretonne.

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Paysagiste puissant et raffiné, Rommens est aussi un maître portraitiste. Rommens va au visage comme un marin va à ses cartes, il le lit avec une attention capitale, une patience de sage, une délicatesse d'orfèvre aussi, il le capte avec tout son savoir-faire, sa science (le génie sans technique, chantait Brassens, n'est rien qu'une sale manie). Ce qu'il y a de très décisif dans la geste de Rommens, c'est une puissance doublée d'une subtilité, augmentée, exhaussée d'une subtilité, devrais-je écrire. Une alliance étonnante entre la force et la nuance. Il faut parler aussi de ses secrètes alchimies, de ses pondérations, de ses travaux de mise au point de l'image, de ses balances, ses cisèlements dans la chair de la lumière. Oui, il pèse, mesure, cherche des équilibres, porte la chose à des températures, ajoute un ingrédient, retouche, aère, suspend, dissipe, éclaircit, assombrit. Il a la religion de l'image. Une philosophie de l'image. C'est un druide de la photographie. François Rommens, druide de la photographie. Voici quelques-uns d'entre ses magnifiques portraits. Son portrait témoigne d'autre chose encore : Rommens, pour faire référence à un film que j'ai aimé, a le goût des autres. Et ce goût habite, attise, exalte ses albums. On le voit, ce colosse est aussi un délicat.

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Vous pensez que vous percevez l'affaire, la recette, la manière. Vous approchez, vous aller pouvoir qualifier la chose, mettre dessus les mots qui font mouche. Mais, il y a de l'insaisissable dans l'artiste. Il ne se laisse pas contenir dans la définition. Son spectre, son éventail sont plus larges. Voulez-vous, par-dessus le marché, une perle ? Voulez-vous un joyau ? Il suffit de demander. Voici. Ceci est autre chose encore, une nouvelle porte ouverte sur l'art de capter l'être, et ceci est d'une beauté confondante. 

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Je n'aurai pas fait le tour de l'artiste et tel n'est pas mon but. J'ai pour recherche d'éveiller l'attention aux formes de la beauté dans la manière dont je suis parfois capable de les saisir. Mais je ne lâcherai pas ce breton adoptif sans avoir chanté la beauté de ses blasons photographiques. Rommens, photographe de la carte du tendre, est avec les poétes. Je vais vous en admiistrer quelques solennelles, quelques irréfutables preuves. En ce vibrant domaine, Rommens est poète et Nicole Fily, - je l'ai gardée pour la bonne bouche -, est son modèle et sa muse. L'une et l'autre nous guident, avec un tact exquis mais sans frilosité, sur la voie d'un florilège tiède et chaud, attendrissant, troublant, irrésistiblement émouvant, celui du corps féminin. Ce que Rommens a nommé ses "Eclats intimes", ce sont ni plus ni moins de poétiques blasons du corps féminin. Ce sont les beaux lieux, les velours, les endroits sublimes, le papier bible et les halliers du paradis. Célébration patiente, exquise aventure sur le terrain de toutes les prédilections masculines. Délices, élans de l'épaule, doux ovales de la volupté, chute musicale de reins, violoncelle alangui sur champ, béniter, baies et îles, lieu béni de la myrtille, pubis et sphères,  darses & dômes, venelles du pays féminin. Ce sont des secrets frôlés, des oeuvres effleurées. Et j'ai à coeur de placer l'album de François Rommens sous la sauvegarde du remarquable poème d'André Breton intitulé "Union Libre" publié en 1923.

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UNION LIBRE - André Breton

Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d’éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquets d’étoiles de dernière grandeur
Aux dents d’empreinte de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d’ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d’hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâton d’écriture d’enfant
Aux sourcils de bord de nid d’hirondelle
Ma femme aux tempes d’ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d’allumette
Ma femme aux doigts de hasard et d’as de cœur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint Jean
De troène et de nids de scalares
Aux bras d’écume de mer et d’écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d’initiales
Aux pieds de trousseaux de clefs aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d’orge imperlé
Ma femme à la gorge de val d’or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux sens de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d’éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d’oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d’un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d’amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d’ornithorynque
Ma femme au sexe d’algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d’aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d’eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d’eau de niveau d’air de terre et de feu

Les Blasons du corps féminin selon Rommens

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http://www.rommens-photographe.fr/

http://facebook.com/francois.rommens

Un clip pour la belle Eden

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A1.jpgUne merveilleuse

vidéo

pour la

belle Eden Sela

Voilà, Eden Sela avance.  Elle est en chemin. Je reçois d'elle le lien de sa première vidéo. Il s'agit de la mise en image du titre "I know you got a woman" paru sur l'album "Maria Lucia".

http://edensela.bandcamp.com/releases

"Maria Lucia"était le deuxième album de la chanteuse de Brooklyn. Le premier, pour rappel, s'intitulait "Soft Rock" et je vous en restitue le lien :

http://edensela.bandcamp.com/album/soft-rock

UNE SUPERBE VIDEO

Merveille, voici la belle oiselle au profil et au port de pharaonne très artistement mise en images. Pour un premier essor, il fallait qu'il opérât. Parfait. La grâce est au rendez-vous. Trois minutes étranges et envoûtantes ... Ce clip est un petit joyau où la belle Eden erre dans un univers onirique blanc, rouge, parfois obscur, désaffecté, surréaliste où sa voix hallucinante et son délicieux visage d'ange déçu traversent une mise en scène insolite et très esthétique. Elle va, subtile invention, revêtue d'un manteau bleu ciel. On dirait l'hisotire d'un séraphin enchaîné par un sentiment dont il ne peut se départir. Il tente vainement de dévorer ces liens rouges. Un très beau poème visuel.   

http://vimeo.com/67419223

Visitez aussi le site de l'artiste 

http://www.edensela.com/


Un cover de Lhasa de Sela

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LHASA de SELA & MARTHA WAINBRIGHT

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Martha Wainright, chanteuse canado-américaine de folk pop, reprend avec beaucoup de classe le titre 'La Confession' de Lhasa. Vous pouvez entendre cette reprise en cliquant sur ce lien : http://www.youtube.com/watch?v=wRzARzgSm0k

Magalith et Myriam Lachman

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Poignant témoignage

des sœurs Lachman

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Château de Sorinne-la-Longue – Dimanche 28 avril – 16 heures – Exposition & Témoignage

Notice introductive

SAM_0592.JPGCet article est dédié à madame Geneviève Mossiat-Guillaume. Elle est au nombre des personnes qui, au sein de l’institution de Sorinne-la-Longue, ont pris en charge les fillettes Lachman et les vingt enfants juifs accueillis et dissimulés parmi la centaine d’enfants hébergés là.  En 1998, sous le numéro de dossier Yad Vachem 2153.2, Geneviève Mossiat-Guillaume est reconnue Juste parmi les nations. Sa fille cadette, présente dans l’assemblée ce dimanche 28 avril 2013, rythmait et ponctuait le débat.

« Juste parmi les nations » (en hébreu : Hasid Ummot Ha-'Olam, littéralement « généreux des nations du monde ») est une expression du judaïsme tirée du Talmud (traité Baba Batra, 15 b). En 1953, l’assemblée législative de l’État d’Israël (la Knesset), en même temps qu’elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d’honorer « les Justes parmi les nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l’État d’Israël par le Mémorial de Yad VashemAu 1er janvier 2012, 24 355 Justes parmi les nations de 41 pays ont été honorés. En tout, les Justes ont sauvé des centaines de milliers de personnes. Il s’agit actuellement de la plus haute distinction honorifique délivrée par l’État d’Israël à des civils.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Juste_parmi_les_nations

Petites dédicaces musicales

Nuit et brouillard est une chanson d’hommage à toutes les victimes de la déportation. Elle est sortie en 1963. Jean Ferrat, - dont le père, juif, est mort en déportation à Auschwitz -, en est l’auteur, le compositeur et l’interprète. Cette chanson affirme un catégorique refus de l’oubli.

http://www.youtube.com/watch?v=GaHVBX6HPio&gl=BE

Peut-être aussi, grâce aux profonds et majestueux Chants juifs de la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton pouvons-nous méditer le témoignage de Magalith et Myriam Lachman.

http://www.youtube.com/watch?v=qz0TltO3uQ8

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Magalith et Myriam Lachman

SAM_0603.JPGPlacé dans le cadre d’une manifestation des Passeurs de Mémoire, l’impressionnant  témoignage des sœurs Lachman s’est déroulé ce dimanche 28 avril 2013 dans une aile du château de Sorinne-la-Longue, aile dans laquelle une exposition de panneaux pédagogiques évoquait efficacement le terrible souvenir de la Shoah et des camps de concentration. Pour cet exposé dominical, la petite salle ne suffisait pas à contenir les gens que cet événement avait interpellés. Notons que durant la semaine, les enfants des écoles de l’entité, après une visite de l’exposition, avaient rencontré, écouté, interrogé les deux sœurs. Remarquable initiative pédagogique.

SAM_0612.JPGMagalith Lachman, qui vit aujourd’hui en Israël, et Myriam Lachman, établie aux Etats-Unis, charmantes et gracieuses aïeules, ont évoqué devant nous dans un français très correct leur inconcevable histoire durant la seconde guerre mondiale. Tout au long de leur exposé, on sentait, on éprouvait presque physiquement chez les deux vénérables témoins une poignante énergie, une vitalité formidable, un désir de dire et une sorte de frémissement profond et troublant. Le témoignage oral, en vis-à-vis, dans la perception de chacune des inflexions vocales du témoin, atteint à une acuité bouleversante. Un frisson d’humanité et de compassion circule entre qui raconte et qui reçoit. La voix humaine, la présence physique du témoin incarnent mieux que tout un destin, une tragédie. Elles leur confèrent une intensité et une vérité. Ces deux témoignages valent aussi par la façon dont ces deux femmes vibrent encore au terrible diapason de leur lointaine enfance.

La famille Lachman venait de Pologne et s’est installée d’abord à Anvers, dans un appartement à trois étages qui a très fortement imprégné la mémoire des fillettes.

Magalith, son père et sa mère ont passé la guerre à Tervuren sous la bienveillante et héroïque sauvegarde du baron Henri de Broqueville. Le comportement exemplaire du baron de Broqueville à l’égard de la famille Lachman et d’autres Juifs en péril inspire le respect et l’estime. Il fait l’objet d’une belle suite d’articles (le premier en français et les quatre suivants en anglais) que je recommande vivement au lecteur. En voici le lien : http://broqueville.be/?p=2472#more-2472. Envers le baron Henri de Broqueville, Magalith manifeste une inépuisable reconnaissance. Elle est restée, dit-elle, en contact avec lui jusqu’au jour de son décès. Aujourd’hui encore, elle bénit et célèbre son nom. Le baron Henri de Broqueville, en 1975, numéro de dossier Yad Vachem 977, est fait Juste parmi les nations.

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Le groupe des fillettes à Sorinne-la-Longue durant la guerre

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Premier plan, à droite, Célia Lachman, derrière elle, sa soeur Myriam, à Sorinne-la-Longue en 43 ou 44

Myriam et sa sœur Celia (qui vit aujourd’hui en Argentine) ont donc séjourné à Sorinne-la-Longue et doivent leur survie à leur secrète insertion dans le groupe d’enfants. Car, pour protéger les fillettes juives de toute périlleuse indiscrétion, seuls les pédagogues et le personnel de l’Institution étaient informés de l’identité des enfants juifs. Pour des raisons de sécurité, Myriam et Célia ont été rebaptisées Suzanne et Marie Broca.

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L'étoile jaune. Le père de famille ne voulait pas qu'on la portât. Cette étoile, de même que les photos ci-dessus sont la propriété de la famille Lachman.

Myriam est déjà revenue à Sorinne-la-Longue avec ses filles pour leur montrer où Célia et elle avaient été cachées durant la guerre. C’était pour elle une sorte de pèlerinage et pour ses filles un authentique voyage initiatique. Durant la guerre, explique Myriam, le château était mis à la disposition d’une sorte d’orphelinat. Il se trouvait ici 120 enfants non juifs et vingt enfants juifs. C’est ici, dit-elle avec une réelle émotion, que j’ai appris à lire et à écrire. Quand une petite camarade manifestait trop de curiosité à notre égard, dit Myriam, les institutrices et les éducatrices intervenaient pour nous protéger. De même, se souvient-elle, pour tenter de nous mettre à l’abri des bombardements, les institutrices et les éducatrices avaient cousu  d’immenses voiles blanches portant une grande croix rouge afin que le lieu fût associé à un hôpital et épargné par les bombardiers. Elle se souvient aussi d’un climat d’angoisse et d’anxiété, de nécessaires moments de dissimulation dans les caves. Il n’y avait évidemment guère de nourriture, aucun gaspillage n’était admis. Le petit dessert était servi au dos de l’assiette, il fallait qu’on eût totalement mangé son contenu pour pouvoir la retourner. Mais nous étions sans cesse protégées et, déclare Myriam, je suis pour toujours reconnaissante. Elle égrène merveilleusement ses lointains souvenirs : le patinage sur l’étang gelé du château, la nécessité quotidienne de maintenir le secret et de se souvenir de son nom d’emprunt. J’ai vécu deux années ici, dit Myriam, et, toutes choses confondues, je juge que ce sont de bons souvenirs. A la fin de la guerre, dit-elle avec émotion, notre sœur aînée est venue nous chercher.

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La nombreuse assemblée autour de Magalith et Myriam Lachman ce dimanche 28 avril à Sorinne-la-Longue. On aperçoit également les panneaux pédagogiques. La salle ne pouvait contenir tous les gens que ce programme avait mobilisés.

Magalith le déclare avec ferveur : « Nous avons été une famille marquée par la chance, nous avons tous survécu. C’est rare, tellement rare. J’ai connu tant d’exemples de familles décimées, terriblement meurtries et parfois anéanties ». L’odieux calvaire infligé aux Juifs par les Allemands reste pour Magalith une profonde source d’écœurement, de colère et d’affliction. « Les nazis, dit-elle, ont traité les Juifs comme du bétail, comme des animaux sans importance, ils les ont jeté comme des choses à détruire. Ce que les Allemands nous ont fait est presque inexprimable. » Et lorsqu’elle le dit, on sent qu’elle est encore terriblement affectée par les images qui la hantent douloureusement. Elle raconte alors, d’une voix endolorie, la terrible histoire de deux adolescentes qui étaient ses amies. L’une se nommait Betty, l’autre Mali. Elles furent convoquées par les Allemands avec l’obligation d’emporter des bas, du dentifrice, des choses utilitaires de cette nature. Ces recommandations strictes avaient pour seul but d’abuser la candeur des deux adolescentes. « Lorsqu’elles se rendirent à la convocation, leur maman était enceinte et elle faisait au revoir par la fenêtre ». « Elles avaient 14, 15 ans, pense Magalith. C’était terrible. Nous n’avons plus jamais eu de nouvelles d’elles. Elles ont totalement disparu. Terrible ».

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Magalith évoque aussi un souvenir noir du passé belge. Elle évoque le monstrueux souvenir de la caserne Dossin à Malines. Cet endroit de sinistre mémoire et qui entache notre passé fut pour des milliers de Juifs séjournant en Belgique le terrible lieu de transit vers les camps de la mort. Pris dans les rafles, les Juifs arrivaient là et y séjournaient dans d’odieuses conditions en attendant d’être dirigés vers Auschwitz. Plus de 25.000 Juifs et 351 Tziganes ont transité par ce lieu. Une effroyable, une infernale comptabilité nous oblige à dire que seuls 1203 personnes ont survécu à la déportation. Monstrueuse efficacité de la machine de mort. Aujourd’hui, la caserne est devenue un lieu de mémoire. On y a ouvert en 1995 (il me semble que cela s’est effectué dans une effarante et coupable lenteur) le Musée juif de la Déportation et de la Résistance. Le nouveau Mémorial, musée et centre de documentation sur l’Holocauste et les droits de l’homme qui jouxte la caserne est ouvert au public en 2012.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Camp_de_regroupement_de_Malines

Les retrouvailles familiales, raconte Magalith, le regard illuminé par un sourire merveilleux, ont eu lieu à Saint-Gilles, rue de Belgrade, 106. Le souvenir resplendit encore dans sa merveilleuse exactitude. Aujourd’hui, dit Magalith avec une grande fierté, j’ai quarante descendants : enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants.

Une heure s’est écoulée. Une heure précieuse et inoubliable dans la magnifique compagnie de deux êtres irremplaçables. Oui, ceci est un indispensable témoignage, oui, la tâche accomplie par les deux femmes est considérable. Cela remet en perspective les monstruosités et les abominations d’une histoire récente. Cela rend plus obscène encore, plus exécrable, ça et là, cette résurgence nostalgique du fascisme et du nazisme. Mais cette heure aussi, grâce à la merveilleuse qualité de présence de deux femmes, célèbre la fragilité, la force, la beauté et cette séduisante lumière que peut parfois émettre l’être humain.

Sous l'étoile jaune qu'elles nous ont montrée, les soeurs Lachman ont écrit à la main : Never again. Plus jamais. Oui, pour nous tous, c'est le voeu essentiel : que de telles atrocités n'aient plus jamais lieu.    

Behnaz Houshmandi

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BEHNAZ HOUSHMANDI

Graphiste et peintre iranienne

A1 BehnazHoushmandi par Masoud Soheili.jpg  A2.jpg  A1.jpg

A gauche, l'artiste photographiée par Masoud Soheili - Toutes les oeuvres reproduites dans cet article sont la propriété de Behnaz Houshmandi

FICHE SIGNALÉTIQUE :

Née le 9 mars 1980 - Téhéran

Website: www.behnazhoushmandi.com

a1.jpgEducation 

Jame-Elmi-Karbordi University (University of Applied Science and Thechnology)
1. Higher Diploma - Graphic Design (Jan 2004 – Oct 2007)

Department : Art and Culture

2. B.A. degree – Graphic Design (Jan 2009- Jan 2011) 

Elle a travaillé d’abord comme Assistant Graphic designer et ensuite comme Graphic designer dans différentes sociétés, magazines et agences publicitaires en Iran. Elle parle le persan et l’anglais. Elle a également travaillé pour des studios et artistes iraniens œuvrant  dans la gravure. Elle aime la peinture et la gravure et a multiplié les expériences dans ce domaine. Elle a travaillé au sein de groupe d’artistes en Iran mais aussi au sein de groupes internationaux. 

Elle a exposé en Iran et à l’étranger :

-Group Exhibition – Illustration for children’s book

Bamdad Gallery  – Iran – Tehran  March 2005

-The 43rd Golden Pen of Belgrade, The 8th International Biennial of Illustration, Belgrade, Serbia - 2005.

-Looking forward to the 6th biennale of illustrations, Iran Artists Organizations – Iran – Tehran - August  2005

- Annual Book of Iranian Illustrators of children’s books 2006

Exhibition at National Library of Iran – Iran – Tehran - November 2006

-Regular printed illustrations in Keyhan-Bacheha (one of the popular magazine for children in Iran) For 6 month - 2004

-11th Annual International Postcard Print Exchange Gallery181- IOWA University – IOWA – USA - October  2011

-Bread Cat (Brotkatze) Group - Group Exhibition- Offenes Gallery- Atelier D.U.Design  - Asturia - Villach  - January  2012

www.asylum-lunaticum.de

-My body belongs to me! - Group Exhibition - Haus der kleinenKünste - Munich – Germany - February 2012

www.with-heart-against-fgm.com

- Mini works - Group Exhibition - Arya Gallery – Tehran – Iran- February 2012

- 5th Annual Postcard Exhibition and Exchange - printmaking - Artist Proof Gallery – Canada - April 2012

- Group printmaking Exhibition - Haft-Samar Gallery– Iran –  Tehran - April 2012

-Printmaking Today's Exhibition - Saba Institute - Khial Gallery – Iran – Tehran - May  2012

-'100Artists / 100Works'Exhibition - Golestan Gallery – Iran – Tehran - June  2012

-'It's my body!'Exhibition - Denkingen – Germany - November 2012

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NOTRE REGARD SUR L'ARTISTE

De son lointain Iran, Behnaz Houshmandi se signale à moi. Quand je découvre son œuvre,(celle d’une graphiste, d’une graveuse et peintre née en 1980), je suis immédiatement convaincu de me trouver en présence d’une artiste douée et éminemment intéressante. D’abord, elle s’est engagée en 2011 dans la Campagne (he)art againt FGM (Female Genital Mutilation). Il y a là un important combat à mener contre une forme instituée de la torture. L’engagement de B. Houshmandi est plein et entier. « Pour moi, dit-elle, c’est comme si j’éprouvais la douleur que ces filles endurent et cela me bouleverse profondément. En tant que femme et en tant qu’être humain, je me sens insultée et humiliée par cette horrible pratique. Cela s’oppose à ma conception de la dignité humaine et à notre droit à l’autodétermination et à l’intégrité physique ». 

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Elément d'une suite / "My body belongs to me" / Contribution de Behnaz Houshmandi / Artists paint & design against Female Genital Mutilation 

En observant la diversité de ce qu’elle appelle ses expériences artistiques, je découvre une jeune artiste très inventive, extrêmement originale, inspirée dans le travail de la couleur, créant un univers mitoyen, à la jonction du figuratif et de l’abstrait avec de petites avancées dans l’un et l’autre de ces aspects de l’art. Je découvre un univers très habité et d’une singulière beauté plastique. Il y a beaucoup de force dans le trait et la composition de Houshmandi, une force qui rencontre le fragile et une manière de créer, dans les éléments de ses œuvres, des interpénétrations, des sertissages, des enclavements comme s’il fallait que les choses fussent liées, imbriquées, solidaires. Mais il me semble qu’elle propose, au travers de sa jeune œuvre, un univers qui s’articule différemment, qui se compose différemment. Je ne sais trop que dire de cette étrange esthétique qui présente une sorte d’organisation harmonieuse du désordre si ce n'est qu'elle me happe, me convainc, me convient. Il y a dans cet univers une beauté inédite et un déséquilibre qui danse. Je prends plaisir à la contempler, à vivre parmi ses oiseaux, ses poissons, sa mer et l’élan singulier de ses formes abstraites. Oui, j’aime ici l’élan, l’essor, la vitalité. Il y a là comme un empilement de simplicités successives qui aboutirait au complexe, à l’étrange, à l’inattendu. J’aime la magie par laquelle l’orchestration de tous ces traits fonctionne et opère. J’aime ce puzzle que sa belle désarticulation rend captivant. J’aime ces bleus dans le blanc, ces rouges devant le noir, ces bruns, ces verts.

J’aime l’enfance et la maturité de cet art, j’aime, à rebours de toute dérive, cette sorte de convergence des continents que je crois parfois lire dans l’œuvre. J’aime la façon dont l’univers de Houshmandi m’accueille, m’embarque et me charme. J’entends là-dedans chanter des oiseaux, souffler des poissons, les lignes rire et chanter, créer des chœurs et des canons, j’entends le bleu clapoter, le trait dire des poèmes, accomplir des gestes, j’entends aussi des mugissements de désarroi, le rythme de l’angoisse, je vois toutes les veines de la vie, en joie ou douloureuses, tricoter entre elles un réseau de racines où des enfants, des insectes, des végétaux, des animaux, des femmes et des hommes lèvent cet arbre à recueils qui cache la forêt poétique. Je vois cet art ancien et prestigieux de la gravure palpiter et s'ébrouer comme s'il venait de naître, on dirait qu'il éclot à nouveau.

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Lhasa sur facebook

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LHASA CÉLÉBRÉE

Parmi la floraison des lieux de célébration, je signale à l'attention du visiteur un vaste espace consacré à Lhasa sur facebook. On y trouve vidéos, photos, reportages, documents, liens intéréssants. En voici l'adresse :

http://www.facebook.com/lhasadesela

J'y trouve notamment cette très belle photo de l'artiste.

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Présentation de Robert Varlez & Sandro Baguet - La Braise - 07/06/2013

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Vernissage à la Braise - Charleroi - 7 juin 2013

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Présentation de Robert Varlez & Sandro Baguet

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Bonsoir à tous,

J’ai l’honneur ce soir, dans l’ardente et rouge chaleur de la Braise bercée par le zonzonnement d’abeille de la dynamo de Zénobe Gramme, de vous présenter deux artistes que j’aime d’amitié, deux artistes dont l’œuvre m’accompagne depuis longtemps. 

Robert Varlez, qui fut mon premier éditeur important, est une grande personnalité de la poésie et des arts graphiques belges. Poète, éditeur, revuiste, Robert est le père de la formidable embarcation clandestine que fut le 25 Mensuel. C’était le temps guerrier de la navigation pirate et flibustière, de la navigation insoumise et rebelle, la voix de la poésie sous pavillon noir. Robert est aussi, avec l’Atelier de l’Agneau, le bon pasteur de  l’ovin le plus libre, le plus rébarbatif et le plus audacieux de la prairie éditoriale francophone.
Robert Varlez, Robert-le-solitaire, déteste les éloges. Il va souffrir pendant quelques minutes. Aujourd’hui, c’est le Varlez des arts graphiques que nous accueillons, le collagiste, le dessinateur, le concepteur d’images, celui qui vient de publier « Séquences », chez Hoochie Coochie, dans un bel écrin noir & blanc, une suite de somptueuses scènes, de magnifiques suspensions de poésie visuelle. Aujourd’hui, c’est Robert-la-colère que je célèbre. Le Varlez tel que je l’aime, rebelle, offensif, guérillero graphiste, ennemi écœuré mais inflexible du libéralisme carnassier. Vous allez voir que même lorsqu’il traduit des sommets d’ulcération et de protestation, l’art unique de Robert garde quelque chose de sa veine poétique. Il y a chez lui un instinct de l’image, un instinct si intelligemment affûté, qu’il atteint à une pertinence qui me sidère et me séduit toujours. Robert accumule les trouvailles, il a un étourdissant sens visuel de la métaphore, de l’association détonante, de l’effet de déclenchement. Son travail vous saute aux yeux comme une mine. Varlez est un des maîtres du collage. Il a le génie de la A1.jpgcréation et de la recréation. Il sait quelque chose que nous ne savons pas et qui opère infailliblement. Dans son prodigieux imagier, je retrouve le chevelu de la Beat Generation, le poète qui gueule, le Palestinien de Liège, le Che Robert, Bob-la-révolte, Bob le Stendhalien, je veux dire Bob le rouge et le noir, Robert-l’aventure, Robert le prophète des temps obscurs, Robert-le-célinien qui roucoule dans sa bile. Et toujours, Robert l’ami du grand Jacques. Je parle de Jacques Izoard, l’une des grandes voix de la poésie française. J’aime l’art de Varlez, je suis ici ce soir pour le dire. Je l’ai dit. J’en aurais dit mille fois plus si je n’encourais, agissant de la sorte, les reproches de sa modestie sans remède. Sa modestie est grande, elle est à la mesure de son talent.

 

A2.jpgVenons-en au second artiste du soir. Sandro Baguet, mon ami, mon frère, partage avec Varlez, qu’il admire, un goût immodéré pour l’image enragée, la composition engagée. C’est mon frère cadet. Je ne voudrais pas donner l’impression de le dénoncer aux sorcières mais ce type est un communiste ! Un tout rouge camarade ! Je ne lui en tiens pas rigueur. Je l’aime tel qu’il est. Nous avons souvent coopéré. Oui, il y a une chaude, une vibrante fraternité, une palpable affection entre nous. Il a illustré mes ouvrages, j’ai écrit à partir de ses peintures. Nous avons érigé des espaces communs. Nous avons eu dix et cent rendez-vous. Nous sommes demeurés fidèles l’un à l’autre. Nos collaborations entreront dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Sandro est ouvrier, grand lecteur, peintre remarquable, dessinateur doué, collagiste de talent et, j’ignore si je vous l’ai déjà dit, il est aussi communiste. Il a, avec une vraie force de frappe, une ligne esthétique, il aime la massue et la plume, la nitroglycérine et le duvet d’oiseau. C’est un foutu, un indécrottable utopiste. C’est notamment ce que j’aime en lui. Il est rouge (l’ai-je dit déjà), il est noir comme l’Afrique, il est Rital et il le reste, il va en découdre dans les manifs et ses créations, comme des métallos coléreux, manifestent ses indignations. C’est un indigné, Sandro, un tout rouge indigné. Même Staline l’indigne. Le Yankee expansif, foutrement impérialiste, celui qui foule toutes les plates-bandes du monde, l’écœure. La gauche aveulie et résignée, dévitalisée, sans plus de principes, le rend malade. Il aime, avec une candeur hystérique, la justice sociale, les droits de l’homme, le respect de l’autre. Il est, d’entre les hommes que j’ai croisés, ce qui se rapporte le plus intimement à la pureté de l’intention. Il aime la boxe aussi. On le sent. Ses images décochent des mandales, des uppercuts, des directs à l’œil ou au foie.  Ici, ce soir, à l’écart des vomissures incessantes de l’imagier consensuel, putassier et décervelé, nous avons rendez-vous avez deux cogneurs doublés de deux sensibilités magnifiques, deux consciences hirsutes et insoumises, deux types qui savent encore dire non et cracher dans l’odieuse fadeur de la soupe qu’on nous sert. Je suis heureux d’être associé à cet élan et d’avoir eu la chance de vous dire quelques mots à propos de Robert Varlez et de Sandro Baguet.

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